A Lyon, les policiers en colère sortent de leur réserve
À l'instar de leurs collègues à Paris et dans les grandes villes françaises, les policiers de Lyon et de la région ont manifesté à Lyon, jeudi 20 octobre. 600 à 800 d'entre eux se sont rassemblés sur la place Bellecour, pour exprimer leur ras-le-bol.
Ils sont venus de Grenoble, Saint-Étienne, Chambéry, Mâcon, et de Lyon, bien sûr. Pour la première fois, ils se sont rassemblés place Bellecour pour exprimer leur colère. 600 à 800 policiers mobilisés, jeudi 20 octobre dans la nuit, pour réclamer plus de moyens.
Pas d'uniforme, pas d'armes hier soir, place Bellecour. Pas de banderoles ni de drapeaux syndicaux non plus. "Ce soir, ce sont les policiers qui sont dehors, des flics hommes, femmes, pas des syndicalistes", lance Fabrice, policier à Lyon depuis 17 ans.
Des policiers en civil, cagoulés pour certains
Les policiers ont été avertis de la mobilisation via les réseaux sociaux ou par une chaîne de SMS. Beaucoup ne font plus confiance aux syndicats pour porter leurs revendications, à l'image de Bernard, lui aussi policier à Lyon : "On a toujours l'impression qu'ils essaient de nous calmer, de nous temporiser, ils sont incapables de nous défendre aujourd'hui."
La source de leur colère ? C'est le manque d'effectifs, le manque de moyens qui compliquent terriblement le quotidien de ces policiers.
On demande des bagnoles dignes de ce nom pour travailler, pas des Kangoo, pas des Berlingo, pas des voitures "Playmobil". On demande du monde à mettre dedans
Fabrice réclame de meilleurs conditions de travail : "On demande de l'équipement, on demande de la protection pour les collègues, on demande des armes ! La possibilité de faire son travail, tout simplement. Ça m'est déjà arrivé de partir sur une urgence, d'arriver en courant au véhicule, et que le véhicule ne démarre pas ! C'est courant !"
Colère et lassitude
Les policiers sont profondément touchés par la situation. Par les petites phrases aussi. Notamment lorsque le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis voit "la patte" du Front national dans les manifestations de policiers. "On n'est pas du FN, rétorque ce manifestant. On est patriotes et français, ça, c'est une chose ! Mais je ne pense pas que ce soit être du FN, heureusement."
Les #PoliciersEnColere place Bellecour à #Lyon environ 500 policiers pic.twitter.com/HOLcMYoOEB
— Mélodie Viallet (@melodieviallet) 20 octobre 2016
Pendant que la Marseillaise est reprise en chœur par les policiers manifestants, que quelques "Hollande démission !" résonnent, des passants rejoignent le cortège. Thibault, par exemple, est venu soutenir les policiers : "Ces gens-là, ils prennent des risques tous les jours pour nous et on subit aussi l'insécurité, alors je suis là."
Les 600 à 800 policiers rassemblés place Bellecour sont prêts à manifester à nouveau pour exprimer leur colère.
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