L’indemnisation des victimes des essais nucléaires français, enfin
Combien sont-ils, à avoir subi des radiations radioactives françaises ? Les chiffres exacts n’existent pas. Tout ce que l’on sait, c’est que la France, qui a mené 210 essais nucléaires entre 1960 et 1996, a mobilisé 150.000 travailleurs, dont 20.000 dans le Sahara, et l’essentiel en Polynésie. Des civils et des militaires français, mais aussi des populations algériennes ou polynésiennes qui vivaient à proximité. Certains souffrent aujourd’hui de cancers…
Cela fait un bon moment que les associations de vétérans réclamaient justice. Le ministre de la Défense a fini par les entendre. Hervé Morin dévoile aujourd’hui un projet de loi d’indemnisation des victimes.
L’objectif est clair : déposer ce texte sur le bureau du Parlement d'ici à la fin
du premier semestre. 10 millions d'euros de provision annuelle sont prévus dans
un premier temps.
L’Etat a fini par reconnaître 18 cancers "professionnels" - du sang, de la thyroïde, du poumon, du colon ou de l’œsophage… c’est la liste établie par un organisme de l'ONU, le Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCAER). Mais la liste ne sera pas limitative, elle pourra être étendue au gré de l'évolution des connaissances médicales.
Les dossiers d'indemnisation seront confiés à un comité de neuf membres, principalement des médecins, présidé soit par un conseiller soit d'Etat soit de la cour de cassation - le ministre de la Défense ayant le dernier mot.
Aujourd’hui, le ministère de la Défense reconnaît plusieurs incidents, dont quatre lors d'essais conduits dans des galeries au Sahara qui n'ont pas été totalement
Confinés - en particulier un certain 1er mai 1962, lorsque des retombées radioactives importantes ont été relevées dans une bande de plus de 150 km.
_ En Polynésie, sur 41 essais aériens, une dizaines de retombées radioactives ont été notées sur les atolls environnants - dont 6 ont eu un impact radiologique.
Guillaume Gaven, avec agences
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