: Vidéo On vous explique l'appel au boycott contre Ripcurl après une publicité avec une surfeuse transgenre
Quelle pourrait-être la raison qui pousse cet Australien à brûler son short de la marque Ripcurl dans son jardin ? "Devenez woke, vous deviendrez fauchés !", ajoute l'homme en s'adressant à la caméra, dans cette vidéo qu'il a partagé plusieurs fois sur X, répondant à d'autres posts qui appellent au boycott de la marque.
Des attaques qui font suite à une collaboration sur les réseaux sociaux entre Ripcurl et la surfeuse transgenre Sasha Jane Lowerson, publications qui ont été supprimées peu après. Les critiques y voient aussi un remplacement de l'ancienne égérie de la marque, la surfeuse Bethany Hamilton. Le contrat de longue date entre les deux parties a été rompu, chronologiquement après une prise de position de la star du surf contre les nouvelles règles de l'Association internationale de surf sur la participation des athlètes transgenres aux compétitions.
"Nous avons heurté beaucoup de gens"
Mercredi 1er février, Ripcurl a démenti tout lien entre la rupture du contrat avec Bethany Hamilton et la campagne publicitaire dans laquelle apparaît Sasha Jane Lowerson. "Nous voulons promouvoir le surf pour tout le monde de manière respectueuse, explique la marque sur le compte Instagram des collections féminines. Mais nous reconnaissons que nous avons heurté beaucoup de gens par notre publication, et pour cela, nous sommes désolés. Pour clarifier, la surfeuse concernée n'a remplacé personne dans notre équipe et n'est pas une athlète sponsorisée."
Voir cette publication sur Instagram
Il en faudra certainement plus pour convaincre les internautes qui défendent une Bethany Hamilton qui, selon eux, a injustement été remplacée, Les hashtags #BoycottRipCurl, #RIPcurl (en référence à l'acronyme anglais R.I.P. pour "rest in peace", "repose en paix") ou encore #Savewomenssports, "sauvez le sport féminin", souvent utilisé pour rejeter l'inclusion des athlètes transgenres dans le sport en général, se sont multipliés sur X, Instagram ou Facebook.
Des règles au cas par cas
Depuis mars 2023, les surfeuses trangenres sont ainsi autorisées à participer aux compétitions internationales, à condition qu'elles puissent justifier d'une concentration de testostérone inférieure à un certain niveau pendant 12 mois. "Je tiens à préciser que j'aspire à aimer tout le monde, indépendemment des différences", commence Bethany Hamilton dans sa vidéo, postée sur son compte Instagram. "Mais cela me concerne en tant qu'athlète professionnelle. (…) Est-ce mieux pour le surf ? Est-ce mieux pour les femmes dans le surf ? Si oui, en quoi ?", continue-t-elle, avant de terminer : "Je ne concourrai pas, ni ne soutiendrai la World Surf League [entreprise chargée d'organiser les compétitions professionnelles de surf] si cette règle subsiste."
En 2021, le Comité international olympique (CIO) avait publié un rapport dans lequel l'organisation donnait des lignes directrice concernant l'inclusion des athlètes transgenres. En l'absence de consensus scientifique sur les effets d'une transition de genre sur les performances sportives, le CIO refuse de créer une règle valable pour tous les sports, mais proposait plutôt aux différentes fédérations de prendre leurs propres décisions.
Ce document a servi de base à l'Association internationale de surf pour établir cette règle, la même que celle choisie par la fédération internationale d'athlétisme, avant de finalement exclure les athlètes trangenres des compétitions internationales, comme l'a aussi fait l'Union cycliste international (UCI).
La Fédération internationale de natation a, quant à elle, testé l'option d'une catégorie spécifique aux nageurs et nageuses transgenres lors des épreuves de la Coupe du monde à Berlin en 2023, sans qu'aucun sportif ne s'y inscrive. La World Rugby n'autorise les joueuses transgenres à évoluer en équipe féminine que si elles ont commencé leur traitement hormonal avant la puberté.
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