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Manifestation contre l’homophobie à Paris : il faut "une prise de conscience collective", assure le président de SOS Homophobie

Joël Deumier demande au gouvernement de prendre des mesures pour lutter contre l’homophobie.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La manifestation contre l'homophobie place de la République à Paris dimanche 21 octobre 2018. (MANON DERDEVET/RADIO FRANCE)

Il faut "une prise de conscience collective", assure sur franceinfo le président de SOS Homophobie Joël Deumier, qui participe à la manifestation contre l'homophobie dimanche 21 octobre à Paris. 

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"En 2017, il y a eu une personne homosexuelle agressée tous les trois jours en raison de son orientation sexuelle. C’est inacceptable", affirme Joël Deumier. "Le problème ce n’est pas l’homosexualité, c’est l’homophobie", ajoute-t-il.

franceinfo : Comment expliquez-vous cette recrudescence d’agressions homophobes ?

Joël Deumier : Cette recrudescence d’agressions homophobes s’explique en premier par la libération de la parole des victimes. Les victimes d’homophobie brisent la loi du silence, osent de plus en plus en parler, ce qui n’était pas le cas encore il y a quelques années. Ce n’est pas un phénomène nouveau. L’homophobie persiste. Elle a toujours été là, mais les victimes en parlent plus.

Les choses ont-elles évolué dans la société ?

Le problème ce n’est pas l’homosexualité, c’est l’homophobie. Et cette haine  persiste dans notre société et cause des manifestations multiples, agressions, insultes, rejets, brimades, moqueries, au travail, à l’école, dans la santé. En 2017, il y a une personne homosexuelle agressée tous les trois jours en raison de son orientation sexuelle. C’est inacceptable. C’est la raison pour laquelle nous nous mobilisons pour interpeller le gouvernement et lui demander de prendre des mesures pour lutter contre l’homophobie.

Quel type de mesures ?

Une campagne nationale de sensibilisation à l’homophobie et à ses conséquences. C’est aussi une meilleure formation des professeurs dans les écoles qui sont en lien direct avec des jeunes qui sont victimes d’homophobie, une meilleure formation des magistrats, des policiers, des gendarmes pour mieux prendre les plaintes, mais de manière générale, c’est un sursaut collectif que nous demandons. Ce n’est pas parce que nous avons des droits -le mariage pour tous- que l’homophobie a disparu.

Cette manifestation parisienne peut-elle faire bouger les choses ?

Nous espérons une prise de conscience et que le gouvernement va réagir et mettre en œuvre des mesures. L’arsenal législatif contre l’homophobie est peu ou pas systématiquement appliqué. C’est une prise de conscience collective qui doit s’accompagner de mesures concrètes de la part des pouvoirs publics.

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