Le vote blanc officiellement reconnu
Trente textes parlementaires déposés en vingt ans : c'est peu dire que la reconnaissance du vote blanc est un serpent de mer politique. Et pourtant... Cette fois semble la bonne : les sénateurs ont voté cet après-midi le même texte que celui adopté, en deuxième lecture, par les députés. La proposition de loi est donc définitivement adoptée.
Le rapporteur du texte au Sénat, François Zocchetto (UDI), parle d'une "avancée dans la transparence de la vie démocratique, et qui répond aux attentes de nombreux Français depuis de nombreuses années" . Et de poursuivre : "Cette absence de reconnaissance de la voix de l'électeur qui se déplace pour accomplir son devoir civique était choquante en démocratie. Car voter blanc n'est pas nul."
Que dit-elle, cette loi ? A partir du 1er avril 2014, les bulletins nuls seront décomptés séparément des bulletins blancs. Mais les "blancs" ne seront pas pour autant comptabilisés dans les suffrages exprimés... ce qui enlève une grande portée au texte.
Le 1er avril, ça marche donc pour les européennes, mais pas pour les municipales.
Pas de vote blanc à la présidentielle
Et ce n'est pas tout : le vote blanc ne sera reconnu ni aux élections présidentielles ni aux référendums locaux, parce qu'il faudrait une loi organique. Une loi qu'appelle de ses voeux François Zocchetto, avant la prochaine présidentielle.
Lors du second tour de la présidentielle, en 1995, aucun des deux candidats n'aurait eu la majorité absolue si les bulletins blancs avaient été comptabilisés. Jacques Chirac, qui l'avait emporté sur Lionel Jospin, n'aurait obtenu que 49,5% des suffrages...
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