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Lancement élyséen pour les cérémonies du centenaire de 14-18

Le président de la République a posé jeudi la première pierre des commémorations officielles du centenaire de la Première Guerre mondiale. A l'Elysée, François Hollande a annoncé que les 72 pays belligérants seraient invités au prochain 14-Juillet et que le président fédéral allemand serait en France le 3 août, un siècle après la déclaration de guerre. Il a aussi demandé un travail de mémoire sur les fusillés, qui auront un espace au musée de l'Armée. Plus politiquement, il a appelé à s'unir pour gagner les batailles économiques et a plaidé pour l'Europe.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
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C'est au coeur du pouvoir, dans un des lieux où la Grande Guerre fut conduite il y a 100 ans, que les commémorations officielles du premier conflit mondial ont été lancées ce jeudi. Le président de la République a voulu à la fois en dessiner l'esprit et en annoncer les points forts. Il s'est aussi livré à un exercice plus politique, quoiqu'attendu, autour de du thème de l'appel à l'union.

72 pays sur les Champs-Elysées

C'est l'une des annonces les plus fortes du programme de ces commémorations. François Hollande a lancé des cartons d'invitations à tous les pays, en tout 72, qui ont participé à la Der des ders, quels que soient leurs camps. "Des soldats en uniformes et de jeunes civils " vont participer à cet évènement. Il s'agira d'une "manifestation pour la paix ", précise le Président.

Autre symbole fort, le président fédéral allemand, Joachim Gauck, a accepté l'invitation à venir en France le 3 août prochain. C'est ce jour-là, le soir, que l'Allemagne avait officiellement déclaré la guerre à la France. François Hollande veut à travers ces commémorations non pas "exhumer les combats d'hier ", mais "nous rapprocher encore davantage de nos amis allemands ".

Ces commémorations auront aussi un aspect éducatif et mémoriel très marqué, avec la création d'un espace dédié aux fusillés de la Grande Guerre au sein du musée de l'Armée. "Je souhaite au nom de la République qu'aucun des Français qui  participèrent à cette mêlée furieuse ne soit oublié ". Leurs dossiers seront numérisés pour faciliter leur consultation. Le mémorial de Notre-Dame-de-Lorette, dans le Pas-de-Calais, deviendra quand à lui un lieu de réconciliation, avec l'inscription sur la pierre des noms de tous les soldats, quelles que soient leurs nationalités, tués dans les combats du Nord-Pas-de-Calais, soit 600.000 hommes.

Des comités départementaux du centenaire vont relayer et développer ces commémorations, qui auront aussi leur place à l'école, avec la mobilisation de l'Education nationale, a rappelé François Hollande.

"Faire bloc " pour "gagner les batailles économiques "

Confronté à une impopularité historique pour un chef d'Etat de la Vème République, François Hollande a saisi l'exemple de la mobilisation pour lancer un appel à l'union. "Il faut faire bloc si nous voulons gagner des batailles, qui ne sont plus militaires, mais économiques ". 

Appel à l'union également sur un plan social, dans un "moment où la France s'interroge ". "Commémorer, c'est savoir d'où l'on vient pour mieux appréhender ce qui  nous relie et nous fédérer dans une nation, la nôtre ". La Grande Guerre "nous rappelle d'abord la force d'une nation quand elle se  rassemble, la capacité de la République à préserver la démocratie, y compris  dans la tourmente ". 

Enfin, François Hollande a justifié l'action de la France au Mali à l'heure où la durée de l'engagement français dans ce pays semble devoir être remise en question par le "dette d'honneur " contractée par la France vis-à-vis des 400.000 soldats venus de son ex-empire colonial. Et il lance un appel à la vigilance contre les haines, le racisme et les extrémismes sous toutes leurs formes. "R ien n'est jamais acquis, rien n'est irréversible, mais rien n'est fatal non  plus. Tout dépend toujours de la volonté humaine ".

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