C'est une particularité du droit en Alsace et en Moselle. Lesministres du culte (catholiques protestants et juifs) ont un statut d'agentpublic et sont donc rémunérés par l'État. Un statut particulier dû au Concordatnapoléonien maintenu par les Allemands après l'annexion des droits départementsen 1871 puis par la France après 1918.Conséquence de ce droit local, l'État verse aux veuves de rabbins et aux veufset veuves de pasteurs du Bas-Rhin du Haut-Rhin et de Moselle une pension de réversion,c'est-à-dire les droits à la retraite de son mari. Les veuves de prêtresétaient jusqu'à présent exclues de ce dispositif puisque les prêtres ne sontpas censés prendre d'épouses.La veuve d'un ancien prêtre – qui se voyait refuser cettepension, a donc porté l'affaire devant le Tribunal administratif de Strasbourg.Ce dernier lui a donné raison. Il a considéré que la veuve pouvait se prévaloird'un droit à bénéficier d'une pension, au nom de l'égalité avec les veuves derabbin et de pasteur.Pour Marie-Thérèse Stalh, l'avocate de l'épouse du prêtredisparu : "Cette décision est importante au niveau des principes. Latexte de droit local de 1909 accordait la pension de réversion aux seulesveuves des ministres des cultes protestants et israélites, à l'exclusion duministre des cultes catholiques. Le tribunal administratif a estimé que la différencede traitement était manifestement disproportionnée."Dans le reste de la France, en plus des compléments verséspar les diocèses, les pensions de retraite sont versées par la Caissed'assurance vieillesse invalidité et maladie des cultes. Un organisme soustutelle de l'État. Selon la Cavimac, "il arrive que des femmesd'anciens prêtres touchent une pension de réversion. C'est au cas parcas".