La réforme des commissariats préoccupe syndicats et élus
Le projet de fusion de la Direction générale de la police nationale, révélé par "Le Parisien", fait craindre l'apparition de "déserts policiers" dans les petites villes.
"Rien n'est décidé", assure la Direction générale de la police nationale (DGPN). Dans son édition du jeudi 20 décembre, Le Parisien révèle que la Direction centrale de la sécurité publique travaille actuellement, avec le ministre de l'Intérieur, à "remodeler la carte de France des circonscriptions de police".
Objectif : réaliser des économies en fusionnant ou mutualisant les effectifs. Au programme donc, pas de licenciements mais la "création de grosses structures dans les grandes villes", indique le quotidien, et dont les effectifs seront prélevés sur les commissariats voisins.
La crainte de "déserts policiers"
Un document que s'est procuré Le Parisien a été présenté le 6 décembre aux syndicats. Dix-huit districts (sur 35) y sont mentionnés, et le projet prévoit également que "les brigades anticriminalité (BAC) et les unités d'enquête soient regroupées physiquement dans un seul gros commissariat, les petits gardant juste leur police secours", relate le journal.
Mais élus et habitants craignent que cette réforme ne fasse apparaître des "déserts policiers" et une dégradation de la sécurité, malgré la promesse de ne fermer aucun commissariat. Consciente que le sujet est sensible, la DGPN tente de calmer le jeu. "A ce stade, c'est une réflexion qui est engagée", tempère-t-elle, assurant que l'objectif est bel et bien de mettre "plus de policiers sur le terrain (…) et de renforcer leur efficacité".
Certaines préfectures essaient également de rassurer leurs élus. Le préfet de l'Essonne a démenti "une fusion des circonscriptions de police" à la députée-maire de Longjumeau, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui estime qu'il faut "renoncer définitivement à ce projet", indique Le Parisien.
Les policiers perplexes
Le syndicat Synergie Officiers est lui aussi dubitatif : "Cela ressemble à une première étape avant la fermeture des petits commissariats", explique le syndicat au journal, qui rappelle que Manuel Valls a promis 6 000 postes de policiers et gendarmes pour 2013.
Un commissaire cité par le quotidien reproche aussi au ministre de l'Intérieur son manque de cohérence : "Manuel Valls ne cesse d'appeler au rapprochement de la police avec sa population. Or cette réforme risque de renforcer un sentiment d'éloignement."
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