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La police évacue le principal camp de migrants de Calais

La police a commencé tôt ce matin l'évacuation du principal camp de migrants de Calais, faisant usage de gaz lacrymogènes.
Article rédigé par Agathe Ranc
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Un migrant érytrhéen s'abrite sous un parapluie, le 27 mai à Calais © REUTERS / Pascal Rossignol)

Ce mercredi matin, les migrants installés depuis fin mai dans un centre de distribution de repas de la zone portuaire de Calais ont été réveillés par la police, qui a commencé leur évacuation à 6h30. Au même moment, dans le centre-ville, plusieurs maisons inhabitées squattées depuis quelques mois ont également été évacuées.

L'opération d'évacuation de ces candidats à l'émigration à Grande-Bretagne avait été décidée fin juin par le tribunal administratif de Lille, saisi en référé par la mairie de Calais. La décision d'urgence avait notamment été motivée par le caractère prolongé de l'occupation et des risques sanitaires dans le camp principal.

Gaz lacrymogènes et interpellations

D'après les bénévoles et militants associatifs sur place, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour déloger des migrants qui dormaient encore. Céline, interrogée par l'AFP, raconte : "J'étais à l'intérieur, les flics sont arrivés, ils ont bloqué toutes les les sorties et on uilisé des gaz lacrymogènes pour empêcher les gens de s'enfuir ". Bénévoles et journalistes avaient été évacués du centre de distribution au début de l'opération, mais certains responsables associatifs comme Jean-Claude Lenoir, de l'association Salam, qui distribue des repas aux migrants, ont été interpellés.

Tous les accès au camp avaient été bloqués dans des cars de CRS, et les accès à la mer étaient également sécurisés par des policiers en Zodiac. Certains migrants qui ont tenté de s'enfuir en escaladant les grilles ont été rattrapés par la police.

La Cour européenne des droits de l'homme interroge la France

Après une demande déposée à la Cour européenne des droits de l'homme par l'avocat des migrants, Norbert Clément, la gouvernement français a par ailleurs adressé au gouvernement français la question du relogement des personnes évacuées. Cela signifie, comme l'explique l'avocat, que si la Cour n'a pas pris de mesures de suspension de la décision d'évacuer, "tous les incidents vont être portés à la connaissance de la cour " et peuvent donner lieu à terme à "une condamnation de la France ".

A la fin du mois de mai, trois camps qui abritaient quelque 650 candidats à l'émigration en Grande-Bretagne, des Syriens et des Afghans principalement, avaient été évacués et rasés à la pelleteuse. Les migrants s'étaient alors installés dans le centre de distribution des repas.

Au cours des cinq premiers mois de l'année 2014, 3.000 migrants ont été interpellés à Calais. C'est dix fois plus que sur la même période l'année dernière.

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