La nationalité française contestée à deux soldats
"On ne peut pas dire à la fois à des hommes qui ont servi le pays, qui ont risqué leur vie, qui ont servi dans l'armée française que 20 ans plus tard, grosso modo, on leur dénie ce droit à la nationalité française" a expliqué Hervé Morin, qui a saisi sa collègue de la Justice Michèle Alliot-Marie du cas de Ounoussou et Amara Guissé.
Le ministre de la Défense a reçu les deux frères hier et les a assurés de son soutien. Selon une nouvelle jurisprudence de la cour de cassation, les enfants de parents sénégalais ayant opté pour la nationalité française en 1960, au moment de l'indépendance, doivent être domiciliés en France pour bénéficier eux aussi de la nationalité française. Or le père de Ounoussou et Amara Guissé vit semble t-il toujours au Sénégal.
"Ce sont des procédures qui relèvent plus de Kafka que d’une République qui cherche à réconcilier les hommes" a déclaré Hervé Morin qui s'est montré confiant.
Le brigadier Ounoussou Guissé, 29 ans, du 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes, qui a notamment été engagé en Afghanistan, avait comparu le 6 octobre devant la cour d'appel de Rouen pour tenter de conserver sa nationalité française et le droit de servir son pays. La cour doit rendre son arrêt le 18 novembre après avoir été saisie d'un appel du parquet contre une décision qui donnait raison au jeune homme.
Le frère aîné de Ounoussou Guissé, Amara, ancien du 12e régiment d'artillerie d'Oberhoffen, qui a servi en Bosnie est dans une situation similaire, ayant reçu en mars 2007 un courrier du tribunal de grande instance de Strasbourg contestant sa nationalité.
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