La gale sous les ors de l’Elysée
Côté cour, la tenue des huissiers et gardes républicains est impeccablement soignée. Mais les coulisses du palais de l’Elysée s’avèrent moins reluisantes si l’on en croit cette lettre anonyme adressée par des cadres de l’armée à l’Association de défense des droits des militaires (ADEFDROMIL) (lire le fichier PDF de la lettre ci-dessous).
"Ils se plaignent de murs de plâtre qui tombent en lambeaux, de chaises pour les gardes qui sont récupérées aux ordures de l’Elysée. Ils me parlent de la literie qui n’est quasiment jamais changée, et des gardes qui sont obligés d’investir dans des draps jetables", explique le président de l’Adefdromil, le capitaine à la retraite Michel Bavoil.
Minimum vital
Pire, quatre cas de gale ont été signalés au cours de l’été : une maladie de peau extrêmement contagieuse qui touche d’ordinaire les sans-abris vivant dans des conditions d’hygiène déplorables.
_ "Ainsi, chaque jour, 35 sous-officiers et officiers de la Gendarmerie risquent leur santé, en espérant ne pas ramener la maladie chez eux auprès de leurs familles", expliquent les auteurs de la lettre. "Dans certains postes, les gendarmes dorment dans des ‘lits-armoire’ qui ne s’aèrent jamais", poursuivent-ils.
"Imaginez si cela avait été des policiers", ironisent les militaires. "Pour une fois, la grande muette s’exprime et décrit son malaise", écrivent, sous couvert d’anonymat, ces officiers et sous-officiers soumis au devoir de réserve.
_ "Je suis scandalisé de voir que le minimum vital n’est pas donné aux gardes républicains qui sont en charge de ce palais", lance Michel Bavoil.
L’armée confirme trois cas de suspicion de gale à l’Elysée. Mais elle assure que, depuis, des mesures sanitaires ont été prises. Des travaux de réfection des chambres de garde ont été lancés. Et selon la présidence de la République, si des militaires ont la gale, ils l’ont sûrement attrapée en dehors de l’Elysée !
Samuel Aslanoff, Richard Place, Gilles Halais
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