Une Française, première femme à prendre les commandes d'Interpol

SOCIETE – C'est une première. L'organisation internationale de police Interpol sera pilotée par une femme, la Française Mireille Ballestrazzi. Seule candidate en lice, elle a été élue par un millier de représentants des forces de l'ordre de 190 pays, réunis en congrès à Rome (Italie) jeudi 8 novembre.

La France n'avait plus dirigé l'organisation, dont le siège se trouve à Lyon (Rhône), depuis la nomination du préfet Ivan Barbot, en 1988.

Qui est Mireille Ballestrazzi ?

Mireille Ballestrazzi, 58 ans, a été l'une des premières femmes commissaire en France. Après avoir débuté au groupe de répression du banditisme de Bordeaux (Gironde), elle a dirigé l'Office central de répression des vols d'objets d'art. En 1993, elle met le cap sur la Corse, où elle prend la direction de la police judiciaire d'Ajaccio (Corse-du-Sud), un poste sensible compte tenu du contexte nationaliste.

Elle s'est ensuite spécialisée dans la lutte contre la délinquance en col blanc. Puis en 2010, elle a été élevée au grade d'inspecteur général de la police. Elle est d'ailleurs connue en France comme l'une des premières femmes ayant exercé de hautes responsabilités dans la police. Avant sa nomination à la présidence d'Interpol, elle était vice-présidente pour l'Europe du Comité exécutif de l'organisation. 

Lundi, lors d'une visite à Rome, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a dressé un portrait élogieux de Mireille Ballestrazzi : "C'est une grande policière et c'est la première fois qu'une femme sera présidente d'Interpol même si je ne veux pas la réduire au fait d'être une femme. Elle fait partie de ces femmes qui font honneur à la police française."

Quel est le rôle d'Interpol ?

Interpol est une organisation de coopération policière. Il mutualise des données pour tous les pays membres et facilite la coordination de ces polices. Pour mener cette mission, il dispose d'un système mondial de communication sécurisée qui permet d'accéder à des bases de données criminelles. Interpol peut également offrir un soutien aux enquêtes et des formations aux pays membres qui le demandent. 

"L'attachement de la France à Interpol est grand. L'organisation y a son siège, à Lyon, la France participe activement à son fonctionnement, que ce soit par sa contribution financière ou par le nombre important de Français y travaillant", a réagi le ministre de l'Intérieur français, Manuel Valls, à l'annonce de cette nomination.