Vatican et pédophilie : l'ONU demande des explications
Sur le dossier délicat de la
pédophilie au sein de l'Eglise catholique, l'ONU a publié un rapport, on ne peut
plus clair ce mercredi. Le Vatican viole la Convention sur les droits de l'enfant
et doit déférer devant la justice tous les pédophiles au sein de l'Eglise.
Le Comité des droits de l'enfant des
Nations unies (constitué de 18 experts indépendants des droits de l'Homme) note
"sa profonde préoccupation quant aux abus sexuels d'enfants par des
membres de l'Eglise catholique placés sous l'autorité du Saint Siège, avec des
religieux impliqués dans l'abus de dizaines de milliers d'enfants dans le monde ".
Cacher les crimes en changeant de paroisse
Le Comité demande au Vatican "de
relever immédiatement de leur fonction toute personne suspectée d'abus sexuel
et de déférer leur cas aux autorités judicaires compétentes à des fins
d'enquête et de poursuites ".
Selon le rapport, le Vatican n'a pas "reconnu
l'étendue des crimes commis " et n'a pas "pris les mesures nécessaires
pour traiter les cas d'abus sexuels d'enfants et protéger ces enfants, et ait
retenu des politiques et des pratiques qui ont conduit à la poursuite de ces
abus et à une impunité pour leurs auteurs ". Il affirme que pour cacher
les abus sexuels, l'Eglise a transféré les pédophiles présumés de paroisses en
paroisses dans un même pays ou ailleurs. Cela permettait notamment, selon l'ONU,
de ne pas être suspecté par les autorités judiciaires. "La pratique de
la mobilité des auteurs de sévices a permis à de nombreux prêtres de rester en
contact avec des enfants et de continuer à les abuser ", souligne le
rapport.
Tentative "d'ingérence"
Le Vatican a réagi après la publication de
ce rapport. Il a "pris acte " des observations qu'elle "examinera avec
attention ", promet le Saint-Siège. "Le Saint-Siège réitère son
engagement dans la défense et la protection des droits de l'enfant, en accord
avec les principes promus par la Convention sur les droits de l'enfant et en
vertu des valeurs morales et religieuses offertes par la doctrine catholique ",
a-t-il souligné.
Dans le même temps, le Vatican a critiqué "une
tentative d'ingérence dans l'enseignement de l'Eglise sur la dignité de la
personne et l'exercice de la liberté religieuse ". Le Saint-Siège fait
ici référence aux critiques du Comité sur les positions de l'Eglise contre l'avortement
et la contraception.
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