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Taubira livre en librairie un réquisitoire contre la déchéance de nationalité

L'ex-ministre de la Justice sort ce lundi un livre intitulé "Murmures à la jeunesse". Dans cet ouvrage, Christiane Taubira développe son opposition intacte à la déchéance de nationalité.
Article rédigé par Yaël Goosz
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Christiane Taubira sort un livre ce lundi pour argumenter son opposition à la déchéance de nationalité © MaxPPP)

Le livre de Christiane Taubira, Murmures à la jeunesse , aux éditions Philippe Rey, sort ce lundi en librairie. L'ancienne ministre de la Justice, veut "comprendre pour anticiper", comprendre pourquoi des jeunes partent à la dérive vers le terrorisme.

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Les mots pour "comprendre"

Christiane Taubira couche sur le papier, ce qu’elle a dit brièvement à Alger, avant Noël, et pensé tout bas pendant ce long de mois janvier. François Hollande a même pu en lire les épreuves, cinq jours avant sa démission. La déchéance de nationalité, elle est contre et elle explique pourquoi en vingt pages. Pour l'ancienne garde des Sceaux, la déchéance de nationalité est inefficace et elle n’est pas dissuasive. Le message qu'une telle mesure délivre, c'est qu'être binational est un "sursis" et le symbole est dangereux.

"Une menace,  écrit l’ex-ministre, celle que les obsédés de la différence, les maniaques de l’exclusion, les obnubilés de l’expulsion feront peser (…) sur ceux qu’ils ne perçoivent que comme la cinquième colonne."

Le propos est clair : la déchéance, c'est une concession faite à l’extrême droite.

Les mots claquent sous la plume de celle qui fut l’objet d’attaques racistes, pendant le débat sur le mariage pour tous et mal à l'aise avec la ligne sécuritaire du gouvernement.

Oui, il faut "comprendre" comment de jeunes Français basculent dans le terrorisme, "comprendre pour anticiper". C'est une pierre jetée dans le jardin de Manuel Valls. Un livre qui tombe à pic pour tous les opposants à la déchéance, au moment où le texte arrive à l’Assemblée nationale. Et au moment où le gouvernement s’apprête à prolonger l’état d’urgence.

La déchéance visée, François Hollande épargné

Voilà de quoi alimenter aussi les débats pour une primaire à gauche. Mais à la différence d’Arnaud Montebourg ou de Cécile Duflot, il n'y a pas de règlement de comptes, pas de Hollande bashing.

Que pense-t-elle des dernières évolutions du texte ? La binationalité qui ne sera pas inscrite dans la Constitution, la déchéance renvoyée à une décision de justice. Comme le dit un ministre, "sa sortie est réussie, mais paradoxale" au moment où un compromis semble se dessiner.

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