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"Sale pédé, on va te faire la peau" : l'association Aides dénonce l'agression de deux militants à Poitiers

Alors qu'ils effectuaient une opération de prévention, deux militants de l'association de lutte contre le VIH ont été violemment pris à partie. Deux individus ont été interpellés et une plainte a été déposée.

Article rédigé par franceinfo
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Un camion de l'association Aides, à Paris, le 30 novembre 2011. (MAXPPP)

Les faits ont eu lieu dans la nuit du 20 au 21 avril, à Poitiers, dans la Vienne). L'association Aides mène alors une opération de prévention, dans le centre-ville, sur un lieu de drague gay. Une "action de routine" qui consiste à fournir du matériel de prévention, pratiquer des tests rapides du VIH ou à tout simplement échanger avec des militants.

Peu après minuit, "deux individus, manifestement alcoolisés, ont alors pris à partie nos militants", raconte à franceinfo Quentin Jacoux, responsable régional de Aides en Nouvelle-Aquitaine, mardi 24 avril. "Sale pédé, on va te faire la peau", "baisse les yeux, je n'aime pas la façon dont tu me regardes", lancent-ils aux deux militants associatifs.

Egalement molestés ("L'un d'entre eux avait une arme blanche") et racketés, les deux bénévoles s'enferment dans le bus de l'association. Ils parcourent quelques centaines de mètres et préviennent la police. "Les forces de l'ordre ont été très réactives et les deux individus ont été interpellés", note Quentin Jacoux.

"Une violence d'une affligeante banalité"

Après cette agression, l'association Aides dénonce, mardi 24 avril, la "violence ordinaire de l’homophobie ordinaire" ainsi qu'une forme de "violence gratuite absolument insupportable et hélas d'une affligeante banalité". Une plainte a été déposée dans la foulée, dans la nuit du 21 avril. Choqués, les deux militants agressés sont en bonne santé.

Nous étions en plein dans les cinq ans de la loi sur le mariage pour tous. On pouvait penser que le torrent d'homophobie de 2013 s'était tassé. Malheureusement, ce n'est pas le cas.

Quentin Jacoux

à franceinfo

"Cette agression homophobe n'est finalement rien par rapport à ce que subit un nombre incroyable de personnes", explique également le responsable régional de Aides, déplorant "des agressions verbales ou physiques en raison de l'orientation sexuelle, parfois même au travail, ou en famille". "C'est le quotidien de bon nombre de personnes qui parfois n'osent rien dire de ces violences."

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