Rugby : Bernard Laporte, Mohed Altrad et trois autres personnes en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour conflit d'intérêts
Le parquet national financier a ouvert une enquête en 2017 sur les liens entre le président de la Fédération française de rugby et le patron du groupe Altrad.
Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte a été placé en garde à vue, mardi 22 septembre, dans le cadre de l'enquête ouverte en 2017 sur ses liens avec le groupe Altrad, propriétaire du club de Montpellier et sponsor du XV de France. Mohed Altrad est également entendu par les enquêteurs à Paris, a annoncé le Parquet national financier (PNF) à franceinfo, confirmant une information de l'AFP.
Dans le cadre de cette enquête préliminaire ouverte par le PNF, trois autres personnes ont été placées en garde à vue mardi matin dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE). Il s'agit de Serge Simon, vice-président de la FFR, Nicolas Hourquet, responsable des relations internationales de la FFR et Claude Atcher, directeur général du comité d'organisation de la Coupe du monde 2023 de rugby, prévue en France.
A dix jours de sa possible réélection
Le patron du rugby français, 56 ans, est notamment soupçonné d'avoir favorisé le Montpellier Hérault Rugby (MHR), en intervenant auprès de la commission d'appel de la FFR pour faire diminuer des sanctions contre le club fin juin 2017. L'ancien sélectionneur des Bleus s'est toujours défendu d'être intervenu en faveur de Montpellier, même s'il a reconnu avoir téléphoné au président de la commission, Jean-Daniel Simonet.
Sur fond de vives tensions entre la Ligue de rugby et la Fédération française de rugby, l'affaire avait gâché le début de mandat de Bernard Laporte, élu le 3 décembre 2016. A dix jours de briguer sa succession, elle risque maintenant de gêner la dernière ligne droite de sa campagne auprès des clubs, chargés de le départager face à son principal opposant Florian Grill.
Bernard Laporte a fustigé une "déstabilisation" et un "calendrier indigne d'une démocratie" dans un courrier aux clubs français, diffusé durant sa garde à vue. "Tout ceci participe d'une véritable stratégie électoraliste assez nauséabonde", ajoute-t-il, précisant avoir demandé en vain que son audition par la police soit reportée de quelques jours. "Je ne suis d’ailleurs pas mis en cause par la justice et j’ignore encore à ce jour tout de ses investigations."
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