Roms : deux mois avec sursis requis contre Jean-Marie Le Pen
"Si c'est un humoriste, c'est un humoriste à la Dieudonné ". Le ton est donné par Maître Stéphane Lilti, avocat de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), présent au procès. Jean-Marie Le Pen comparaissait ce jeudi au tribunal correctionnel de Paris, après une nouvelle phrase polémique, tenue l'année dernière.
Lors de l'université d'été du Front national, le 22 septembre 2012 à la Baule (Loire-Atlantique), le président d'honneur du parti d'extrême droite avait bien fait rire son auditoire, se mettant dans la peau d'un Rom : "Nous, nous sommes comme les oiseaux, nous volons naturellement ". Pour le parquet, pas de doute, il s'agit bien d'une "injure à caractère racial". La peine demandée est de deux mois de prison avec sursis, ainsi qu'une amende de 10.000 euros.
Pour l'avocat de Jean-Marie Le Pen, Maître Wallerand de Saint-Just, il s'agissait pourtant d'un "jeu de mots [...] On peut placer cette phrase dans le registre de l'humour ". Pas de nature à faire rire le Mrap et son avocat, Pierre Mairat : "Jean-Marie Le Pen croit certainement que les Roms sont une race inférieure ". Le jugement a été mis en délibéré au 19 décembre prochain.
En juillet dernier, Jean-Marie Le Pen avait de nouveau pris les Roms pour cible, parlant, à Nice, de leur "présence urticante... et disons odorante ".
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