Crash du Rio-Paris : la justice pointe le manque d'entraînement de l'équipage
Les enquêteurs ont dévoilé leurs conclusions définitives sur les causes de l'accident, qui avait fait 228 morts le 1er juin 2009.
Le crash du vol AF 447 Rio-Paris, qui a fait 228 morts le 1er juin 2009, est dû à une conjonction d'erreurs humaines et de défaillances techniques. Ce sont les conclusions du rapport des experts judiciaires, présenté jeudi 5 juillet aux familles des victimes de la catastrophe.
Le rapport mentionne une perte de données causée par le givrage des sondes Pitot, une procédure inadaptée dans ce cas, mais également une absence de réaction appropriée de l'équipage ou encore un manque de suivi des incidents depuis 2004. Par ailleurs, selon Arnaud Comte, journaliste chez France 2, le BEA évoque notamment l'équipage mal entraîné à faire face et la mauvaise ergonomie de l'A330.
• Des défaillances techniques
"Le décrochage a été initié par une trajectoire non maîtrisée alors que survenait la perte de données de pression totale du fait du givrage des sondes Pitot, accompagnée des alarmes et de la dégradation des systèmes associés", indiquent les conclusions citées par la source de l'AFP. "Le déficit d'information aux équipages concernant le givrage des sondes ou de l'altitude est contributif de l'effet de surprise", ajoute-t-elle.
Les conclusions évoquent ensuite une suite de procédures d'urgence "bien qu'adaptée à la situation (mais) inadéquate au vu des symptômes perceptibles". S'ajoutent des "conditions de vol défavorables : de nuit, en turbulences et sans références visuelles".
• Des erreurs humaines
Les experts notent que le commandant de bord "n'a pas assumé ses responsabilités managériales" et "a inhibé la volonté de bien faire du copilote". La formation est également mise en cause : "Pas d'exigences particulières complémentaires à la compétence du copilote, définies par l'exploitant, pour assumer la fonction de suppléant du commandant de bord".
Des modifications techniques sont aussi épinglées car elles n'ont pas été suivies d'analyse de sécurité, tandis que sont notées des "spécifications de certification (CS25) qui n'ont pas évolué à la suite des incidents de perte d'indications de vitesse depuis 2004".
Dans l'enquête judiciaire, Air France et Airbus ont été mis en examen en février 2011 pour homicide involontaire. Le BEA émet 25 recommandations réparties en 6 axes principaux, selon Arnaud Comte.
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