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Procès des parents de Bastien : un travailleur social défend son honneur

Suite du procès des parents du petit Bastien, 3 ans, mort après avoir été placé dans la machine à laver. Ce jeudi, l'assistant social qui suivait la famille a témoigné à la barre, bouleversant la salle d'audience.
Article rédigé par Cécilia Arbona
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Illustration tribunal de Melun © Maxppp)

Il est resté cramponné à la barre pour trouver le courage d'aller jusqu'au bout, prenant de profondes inspirations, pour réprimer ses larmes. Le travailleur social qui a témoigné ce jeudi après-midi a bouleversé la salle des Assises de Seine-et-Marne. C'est lui qui suivait la famille du petit Bastien, il a demandé à garder l'anonymat. Les parents sont jugés depuis mardi pour avoir tué leur fils en le plaçant dans la machine à laver.

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Ce travailleur social s'est rendu une dizaine de fois dans la famille de Bastien, entre septembre et novembre 2011. Il estime avoir été abusé par des adultes qu'il a pourtant aidé et accompagné. Certes, il reconnaît qu'il avait des interrogations sur le comportement du couple, mais aucun élément tangible de violence sur les enfants.

"Si vous ne vous bougez pas, je le balance du deuxième étage"

La veille de la mort de Bastien, sur le répondeur téléphonique de ce travailleur social, le père de l'enfant, hurlant, criant, avait laissé une menace sonnant comme une sommation avant la punition finale : "Je vous préviens, on a un gros gros problème avec Bastien, si vous ne vous bougez pas, je le balance du deuxième étage, même si je dois faire 15 ans de prison ", disait alors le père de famille sur le répondeur.

La cour d'Assises retient son souffle. Ce message, le travailleur social n'en a pris connaissance que le lundi suivant, à son retour au travail après une semaine d'arrêt-maladie. Blessé par les "mises en cause" des services sociaux dans la presse, le travailleur social murmure : "c'est très dur, je sais que j'ai fait mon boulot, mais c'est dur ". 

Présentation de la machine à laver

Ce jeudi, les audiences ont aussi été marquées par la présentation de la machine à laver. Une étroite machine à chargement par le haut, dans lequel le petit garçon de 17 kilos est mort confiné. Elle a été exhibée à la demande de l'avocat général, Eric de Valroger, qui tenait à ce que "les jurés la voient ". Le verdict est attendu vendredi.

 

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