Près de 300 femmes portant un voile intégral verbalisées en un an
Un an après l'entrée en vigueur de la loi en France, le ministère de l'Intérieur a publié un premier bilan, mardi.
354 femmes contrôlées, dont 299 femmes verbalisées : rendu public mardi 10 avril par le ministère de l'Intérieur, ce bilan a été établi un an après l'entrée en vigueur de la loi interdisant le port du voile intégral dans l'espace public. La loi, entrée en application le 11 avril 2011, punit l'infraction d'une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros ou d'un stage de citoyenneté.
Des chiffres (légèrement) contestés
Rachid Nekkaz, porte-parole de l'association Touche pas à ma Constitution, opposée à la loi sur le voile et qui s'est engagé à payer les amendes, fournit un bilan légèrement différent. Selon lui, 367 femmes ont été verbalisées en un an. Ces femmes ont ensuite été interrogées dans des commissariats de police où elles ont passé "entre une heure et demi et trois heures".
Rachid Nekkaz a analysé le profil des femmes verbalisées. Elles sont, pour 88% d'entre elles, "de nationalité française", et pour 35%, des "Françaises de souche", d'après lui. Elles sont à 67% "divorcées ou célibataires" preuve, selon lui, qu'elles ne portent pas le voile "sous la contrainte d'un mari".
Le bilan, arrêté fin mars pour l'ensemble du territoire, prend en compte les quatre personnes contrôlées, dont une verbalisée, le week-end dernier lors du rassemblement de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Le salon s'est tenu de vendredi à lundi au Bourget (Seine-Saint-Denis).
L'effet dissuasif de la loi reste à prouver
En janvier, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant avait déclaré à l'Assemblée nationale que "le nombre de femmes intégralement voilées a diminué de moitié" depuis l'application de la loi.
Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henri Brandet n'a, lui, pas été en mesure de préciser l'impact du texte sur le nombre de femmes portant le niqab. Il y a un an, ce nombre était estimé à 2 000 personnes. Pierre-Henri Brandet estime que le texte "s'est appliqué dans la sérénité, dans le respect des convictions des uns et de la loi par les autres".
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