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Ouverture du procès d'Andy, 19 ans, tueur "téléguidé"

Accusé d'avoir tué ses parents et ses deux frères en 2009, cet adolescent comparaît à partir de lundi devant la cour d'assises des mineurs de Corse-du-Sud. Il n'a jamais su expliquer son geste.

Article rédigé par franceinfo
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Les parents d'Andy et ses deux jeunes frères, tués dans la nuit du 11 au 12 août 2009. ( FRANCE 2 / FRANCETV INFO)

JUSTICE – Le procès d'Andy, 19 ans, accusé d'avoir tué par balles ses parents et ses deux frères près d'Ajaccio en 2009, s'ouvre lundi 12 novembre devant la cour d'assises des mineurs de Corse-du-Sud. Il s'achève vendredi. L'adolescent encourt la prison à perpétuité.

Sa famille, originaire du continent, s'était installée dans le village d'Albitreccia, sur la rive sud du golfe d'Ajaccio. Présenté comme un garçon sans problèmes, sportif, bon élève et bon camarade, Andy n'a jamais su expliquer les raisons de son acte.

"Il y avait quelqu'un d'autre à ma place"

Au milieu de la nuit du 11 au 12 août 2009, Andy, 16 ans, se réveille brusquement. Il prépare un sac, comme pour partir, puis enfile des gants en latex avant de s'emparer d'un fusil à pompe appartenant à son père. "Je me sentais comme un robot, j'étais téléguidé, explique-t-il aux gendarmes, rapporte MetroJe n'entendais plus rien et je voyais tout flou. Il y avait quelqu'un d'autre à ma place."

Il tire à bout portant sur ses parents et ses frères endormis, des jumeaux âgés de 10 ans. Vide le coffre-fort familial, qui contient 2 500 euros. Puis compose le 17, pour alerter la police, et quitte les lieux. Le lendemain, son oncle le retrouve errant sur une plage et le conduit à la gendarmerie, où il se rend.

Andy a raconté aux enquêteurs être "victime d'angoisses nocturnes depuis plusieurs mois", indique le quotidien. "Il m'a confié qu'il voyait certains soirs une silhouette en bas de chez lui, affirme l'un de ses amis, cité par Metro. Cette lueur blanche lui faisait peur, il avait l'impression de devenir fou." L'adolescent aurait "des envies désespérées de meurtre, exprimées dans des conversations sur internet", affirme L'Express. Il confie à une adolescente que, "depuis la sixième, il a envie de tuer tout ce qui bouge".

Les avis des experts divergent

Au cours des trois années d'instruction, sept experts sont nommés pour tenter de cerner la personnalité de l'adolescent. Mais ils aboutissent à des conclusions contradictoires. Deux médecins affirment "que son discernement était aboli au moment des faits, mais qu'il n'est pas dangereux", indique Corse-Matin. Deux autres "penchent pour le discernement aboli. Le troisième pour un discernement altéré". Dans ce dernier cas, le jeune homme serait potentiellement dangereux. Deux derniers experts sont appelés pour les départager. Mais d'après eux, "Andy ne souffre ni d'altération ni d'abolition du discernement, rapporte le quotidien. Il n'est de surcroît absolument pas dangereux au plan psychiatrique."

Andy avait été mis en examen pour assassinats, mais comparaîtra pour meurtres devant la cour d'assises des mineurs, car la préméditation n'a pas été retenue. L'adolescent, qui a toujours relaté précisément les faits mais sans pouvoir les expliquer, a refusé de participer aux reconstitutions des quatre homicides.

Détenu à la prison de Borgo (Haute-Corse), près de Bastia, Andy, qui était en classe de première scientifique en 2009, a poursuivi ses études. Il a réussi son baccalauréat en 2011 et envisagerait de poursuivre des études scientifiques.

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