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Nantes : après quatre jours sur une grue, le père séparé est descendu

Il avait promis de descendre, une fois tenue la réunion sur les droits des pères au ministère de la Justice. Serge Charnay a retrouvé le plancher des vaches, "furieux" de ce qui s'y est dit. Rien de concret n'en est sorti, tout juste la volonté de renforcer la médiation. Dans la soirée, l'avocate de la mère de Benoît, que réclame Serge Charnay, a déclaré que ce père n'était "pas victime du système".
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Stephane Mahé Reuters)

Après quatre jours passés au sommet d'une grue, à Nantes, au nom des droits des pères, il n'en démord pas. "Je demande aux médias d'arrêter de divulguer les faux chiffres que nous servent le 'parti du ministère des Femmes' qu'on a mis au pouvoir à grand frais de nos impôts, avec Najat Vallaut-Belkacem en tête, et le ministère de la Famille par madame Bertinotti".

Selon lui, ce sont 85% des enfants qui sont confiés à leur mère, et non 72% comme le ministère l'affirme. "Ces gens-là sont incompétents et ils se foutent totalement qu'on détruise les familles" , dit même Serge Charnay. C'est un homme "furieux" qui a retrouvé le plancher des vaches, ce lundi en fin d'après-mdi. 

"C'est pas fini, loin de là" a-t-il dit à la cantonade, au moment de poser le pied sur le sol. Car la réunion au ministère de la Justice avec les associations de pères, appelée de ses voeux par le Premier ministre, n'a rien donné de concret, à ses yeux. Ce qui n'était pas forcément l'avis des représentants reçus au ministère, qui ont, eux, eu l'impression d'avoir été entendus.

"La situation de Serge Charnay n'a rien à voir avec la situation d'un père qui serait injustement privé de ses droits" (l'avocate la mère)

Pour Me Sandrine Caron, l'avocate de la mère de Benoît, le fils que réclame Serge Charnay, cet homme est tou sauf une victime du système. "Quand il est descendu de la grue, il [Serge Charnay] a indiqué qu'il n'avait pas fait cela pour son fils mais pour la cause des pères ", a expliqué l'avocate, qui estime qu'il "a détruit tout seul la relation qu'il avait avec son fils ".

D'autres réunions prévues au ministère

"Nous avons proposé de revoir les associations, et d'avoir des séances de travail approfondies" , a expliqué Christiane Taubirala garde des Sceaux.

Sur le noeud du problème, la lecture est tout autre. "Nos lois sont plutôt satisfaisantes, les associations le disent mais elles considèrent que les jugements ne sont pas équilibrés", a poursuivi Christiane Taubira, pour qui il faut une "sensibilisation générale" à la question, et une "place plus importante à la médiation"

Ce que la ministre de la Famille, Dominique Bertinotti, dit autrement : "Il y a un travail important à faire, pas pour réconcilier mais pour que les parents puissent se mettre d'accord en se posant autour d'une table. Ce système de médiation fonctionne dans certains pays"   et "permettrait de soulager l'institution judiciaire" .

Les pères séparés n'en resteront pas là. Une journée nationale de manifestation pour les droits des pères est prévue de longue date à Nantes, mercredi prochain, à l'appel de l'association SVP Papa  -  même si ladite association s'est désolidarisée de l'action de Serge Charnay, ce n'est pas franchement une coïncidence...

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