Mort aprĂšs un contrĂŽle pendant le premier confinement : trois policiers de municipaux de BĂ©ziers mis en examen
L'homme dĂ©cĂ©dĂ© Ă©tait schizophrĂšne, selon son avocat, et pouvait ĂȘtre "trĂšs agitĂ© quand il ne prenait pas son traitement".
Trois policiers municipaux de Béziers (Hérault) ont été mis en examen, vendredi 18 décembre, et placés sous contrÎle judiciaire aprÚs la mort, le 8 avril, d'un trentenaire interpellé pour un contrÎle lors du confinement, a annoncé le parquet de Béziers.
L'homme dĂ©cĂ©dĂ© Ă©tait schizophrĂšne, selon son avocat, et pouvait ĂȘtre "trĂšs agitĂ© quand il ne prenait pas son traitement". CondamnĂ© Ă huit reprises depuis 2005 pour des violences et des vols, cet homme au parcours caractĂ©risĂ© par une grande instabilitĂ© avait selon les trois policiers municipaux "refusĂ© leur contrĂŽle" et "rĂ©sistĂ©" Ă l'interpellation.
Un policier assis sur l'homme interpellé
Selon les dĂ©clarations des policiers, il aurait Ă©tĂ© transportĂ© vers le commissariat de la police nationale Ă BĂ©ziers Ă l'arriĂšre d'un vĂ©hicule sur le ventre, menottĂ©, avec un des policiers municipaux assis sur ses fesses "dans le but de le maintenir". A leur arrivĂ©e dans la cour du commissariat, "l'individu interpellĂ© Ă©tait inconscient" et n'a pas pu ĂȘtre ranimĂ©.
Le policier qui était à l'arriÚre du véhicule, ùgé de 33 ans, a été "mis en examen du chef de violences volontaires ayant entraßné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions", détaille le procureur de la République, Raphaël Balland, dans un communiqué. Son contrÎle judiciaire lui interdit notamment d'exercer la profession de policier municipal.
Les deux autres, le conducteur et le passager avant, ont eux été mis en examen du chef de non-assistance à personne en péril.
L'autopsie pointe un "syndrome asphyxique"
Devant les enquĂȘteurs comme devant le juge d'instruction, ils ont maintenu l'essentiel de leurs dĂ©clarations initiales, expliquant que la victime "Ă©tait toujours trĂšs virulente" lors de son transport au commissariat et ne se serait calmĂ©e "qu'Ă leur arrivĂ©e sur place, se mettant Ă Ă©mettre un ronflement leur faisant penser qu'il s'Ă©tait endormi", selon le parquet. Mais selon deux tĂ©moins, il Ă©tait au contraire "inconscient sur la banquette arriĂšre avant mĂȘme que le vĂ©hicule ne redĂ©marre".
Selon l'autopsie ordonnée par le parquet de Béziers, l'homme avait subi "un appui maintenu avec une force certaine en région cervicale, probablement avec un genou ou un coude, qui paraßt avoir certainement participé au décÚs en provoquant un syndrome asphyxique".
Une analyse toxicologique avait toutefois aussi révélé "un contexte d'intoxication aiguë suite à une prise massive de cocaïne", toujours selon le parquet de Béziers.
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