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Meurtre d'Océane : procès d'un "monsieur tout le monde"

Le meurtrier présumé de la jeune Océane, 8 ans, violée puis étranglée dans un village du Gard en novembre 2011, s'ouvre ce lundi devant la cour d'assises du Gard. L'accusé, Nicolas Blondiau, connaissait la victime. Il encourt la peine maximale : la prison à vie assortie d'une peine de sûreté de 30 ans.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (MICHAEL ESDOURRUBAILH Maxppp)

"Ne t'inquiète pas, on va retrouver cet enculé ". En serrant dans ses bras, le soir de la découverte du corps de sa fille, le père de la jeune Océane, Nicolas Blondiau a prononcé ces mots, lui qui comparaît à partir de ce lundi devant la cour d'assises du Gard. Ce meurtre va "au delà de la compréhension des parents ", raconte leur avocate, Béatrice Lobier-Tupin. L'accusé, âgé de 27 ans, connaissait leur fille. Il connaissait la famille. "Les parents n'attendent rien de ce procès si ce n'est qu'ils veulent qu'on parle de leur fille, de leur immense douleur. Océane était leur seule enfant. Elle est morte et leur vie s'est arrêtée ".

Nicolas Blondiau a avoué les faits. La réclusion criminelle a perpétuité est une évidence pour l'avocate des parents d'Océane. Le seul enjeu réside dans la durée de la peine de sûreté. Les avocats de la défense, pour leur part, ont refusé de s'exprimer.

Un trajet de 200 mètres

Ce 5 novembre 2011, Océane a quitté son domicile pour aller chez un voisin, dans son village, Bellegarde, 6.500 habitants. 200 mètres séparent les deux maisons et la petite fille voulait récupérer un jeu vidéo. Aussi les parents se sont-ils très vite inquiétés et la gendarmerie a été mobilisée rapidement. Le corps d'Océane sera retrouvé le lendemain à trois kilomètres du village. Elle a été étranglée et a reçu quatre coups de couteau dans le coeur.

Les jours suivants, l'enquête piétine et les gendarmes envisagent de faire subir des tests ADN à la famille et aux habitants du village. Le soir du 8 novembre, un homme se présente à la gendarmerie. Il demande à subir des tests ADN car il affirme ne plus se souvenir de ses faits et gestes le soir du meurtre, à cause de l'alcool et des stupéfiants. Mais quelques minutes avant, son ex-compagne a contacté les enquêteurs pour leur dire qu'il lui avait avoué le meurtre. C'est Nicolas Blondiau.

"Il est insignifiant " (avocate des parents d'Océane)

Malgré quelques variations, il maintient ses aveux. Il raconte avoir vu la fillette dans la maison où elle se rendait. Il a proposé de la ramener chez elle, puisqu'il la connaissait. Mais il continue sa route, s'arrête à l'écart, la viole, puis, réalisant ce qu'il vient de faire, la tue, décrit-il.

"Il est insignifiant. C'est monsieur tout le monde. C'est d'ailleurs ça qui
est affolant. C'est un blondinet qui n'a pas une mine patibulaire
", note Me Lobier-Tupin. Il n'a d'ailleurs pas de casier judiciaire. Certains le décrivent comme "attentionné, affectueux et généreux ", bon père de famille. D'autres le voient  "alcoolique, fainéant, impulsif, grossier, menteur, insouciant et capable de s'énerver pour rien ".

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