Cet article date de plus d'onze ans.

Mediator : une première indemnisation record ?

Une Poitevine de 59 ans, dont une pathologie cardiaque a été liée au Mediator, a obtenu une grosse indemnisation extra-judiciaire de la part des laboratoires Servier. Comment l'a-t-on appris ? Parce qu'elle a informé le tribunal de grande instance de Poitiers qu'elle se désistait de sa demande d'indemnisation. 
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Un porte-parole des laboratoires Servier confirme l'accord, sans autre précision - pas étonnant : d'habitude, les transactions de cette natures sont accompagnées de strictes clauses de confidentialité.

Servier a donc versé de l'argent à une malade du Mediator, une Poitevine de 59 ans qui souffre d'un dysfonctionnement des valves cardiaques, une vulvopathie. Une somme importante, sans doute - la première versée dans le cadre d'une transaction extrajudiciaire qui pourrait en annoncer d'autres.

Cet antidiabétique, commercialisé de 1976 à 2009, très utilisé comme coupe-faim, est soupçonné d'avoir causé des centaines de morts - 1.300 à 1.800 sur le long terme.

L'avocat de la patiente avait évalué le préjudice à 350.000 euros. Il avait saisi, en avril dernier, le juge des référés d'une demande de 250.000 euros de provisions, appuyée sur un rapport d'expertise. Il a finalement informé le tribunal de grande instance de Poitiers qu'il se désistait de sa demande d'indemnisation.

Plusieurs autres transactions en cours ?

L'histoire pourrait faire boule de neige : depuis ce désistement, Me François Gaborit a été contacté par deux autres patientes, qui s'étaient initialement tournées vers le fonds public gérer par l'Oniam, l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux, mais les sommes proposées étaient ridiculement basses, dit-il : entre 3.500 et 7.500 euros. L'Oniam a été saisi de quelque 8.000 demandes d'indemnisation.

Selon une source proche du dossier, "des transactions sont en train de se signer" , même si aucun chiffre n'a encore été révélé. "Il s'agit d'acheter leur silence" , tranche Me Philippe Courtois, un autre avocat qui défend quelque 2.000 patients. "On n'est pas à l'abri d'une lassitude des victimes, d'autant qu'on est dans le flou sur l'échéance d'un procès pénal."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.