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Le thème de la sécurité s'installe dans la campagne

Depuis la tuerie de Toulouse, lundi dernier, le thème de la sécurité occupe une large place dans la campagne. Spontanément ou répondant à la presse, les candidats ont de nouveau évoqué ce thème tout au long du week-end.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
La police anti-terroriste quadrille l'un des quartiers de Levallois-Perret (Ile-de-France), le 24 mars 2012. (AFP - Kenzo Tribouillard)

Depuis la tuerie de Toulouse, lundi dernier, le thème de la sécurité occupe une large place dans la campagne. Spontanément ou répondant à la presse, les candidats ont de nouveau évoqué ce thème tout au long du week-end.

Début mars, le thème de l'insécurité était citée comme "préoccupation" par seulement 14% des Français, selon un sondage Ipsos / Logica Business Consulting pour Le Monde.

Les fusillades de Toulouse et de Montauban vont-t-il changer la donne ? Trop tôt pour le dire. Seule certitude, l'irruption de cette thématique a modifié la stratégie discursive de plusieurs candidats, notamment celle de la candidate du Front national, Marine Le Pen, et contraint d'autres à préciser leurs positions.

L'UMP

Manière de capitaliser sur sa stature présidentielle, Nicolas Sarkozy affiche sa fermeté.

En meeting ou sur les ondes, il égrène les mesures : sanction pénale contre "toute personne qui consultera de manière habituelle des sites internet qui font l'apologie du terrorisme" ou qui se rendra "à l'étranger pour y suivre des stages d'endoctrinement" , message envoyé à l'émir du Qatar pour lui signifier que Youssef Al-Qaradaoui, prédicateur qatari qui devait participer à une réunion en France, n'était "pas le bienvenu sur le territoire de la République".

Mais au-delà de ces annonces, le site du candidat, NS 2012, ne détaille pas encore les mesures en matière de sécurité, se contentant à ce jour, de vanter le bilan du quinquennat.

Le PS

Dans ces 60 engagements, le candidat socialiste, François Hollande, propose de mettre en oeuvre "une nouvelle sécurité de proximité par la police dans nos quartiers et la gendarmerie dans les territoires ruraux.

Autres mesures : créer des zones de sécurité prioritaires où les moyens seront concentrés, doubler le nombre de centres éducatifs fermés pour les mineurs condamnés et créer chaque année 1000 postes supplémentaires pour la justice, la police et la gendarmerie.

Mais amené à réagir sur le septuple meurtre de Haute-Garonne, le candidat socialiste a mis en avant les valeurs de la République. "La sécurité, c'est la première des libertés", a ainsi lancé M. Hollande samedi, à Ajaccio, sans oublier d'éreinter le bilan du président sortant et de fustiger la multiplication des annonces et l'invention de lois à chaque circonstance.

Le FN

Thème cher au Front national, quoi qu'un peu occulté par le discours économique du début de campagne, les événements de Toulouse "offrent" un contexte porteur au parti qui n'était déjà pas en mal de mesures : rétablissement de la peine de mort, accentuation de la répression contre les trafiquants mais aussi contre les consommateurs de drogues, sanctions renforcées contre les délinquants récidivistes, tolérance zéro contre les violences scolaires, etc.

Mais le FN veut aller plus loin et s'appuie sur un sombre constat : "Ce qui s'est passé n'est pas l'affaire de la folie d'un homme, ce qui s'est passé est le début de l'avancée du fascisme vert dans notre pays", a lancé Marine Le Pen en meeting près de Nantes dimanche, allusion au drame de Toulouse.

Et de renforcer ses propositions : interdiction des signes religieux ostentatoires pour les usagers des services publics - "trains" inclus -, l'expulsion systématique d'étrangers revenus de "voyage suspect en Afghanistan ou dans tout autre pays où l'on entraîne au terrorisme", "port d'un bracelet électronique permanent", "présomption de légitime défense pour les policiers", etc.

Autre proposition formulée lundi 26 mars sur LCI par Florian Philippot, le directeur stratégique de la campagne de Mme Pen : l'instauration d'"un mois de service militaire obligatoire" qui permettrait de "détecter les jeunes qui sont déjà sous l'emprise d'une idéologie aussi radicale que le salafisme".

Bayrou et Mélenchon ne sont pas en reste

Tentant de relancer sa campagne, François Bayrou a lui aussi exposé ses mesures en matières de sécurité, dimanche : réimplantation des forces de police dans les zones de non-droit, nomination d'un sous préfet dans chaque quartier difficile avec obligation d'y résider".

Jusqu'à présent, le candidat duMoDem mettait surtout en avant ses mesures en faveur du "produire français" et de "la lutte contre la dette publique".

Quant au candidat du Front du gauche, il a joué la carte de l'unité nationale. "Nous sommes le rempart contre la haine", a lancé il y a quelques jours M. Mélenchon, en déplacement dans le Val-de-Marne.

"Nous ne voulons pas la guerre qu'on nous propose", a ajouté celui qui, pour la première fois, a été donné troisième en intentions de vote dans un sondage BVA et demande l'arrêt de la baisse des effectifs de la police et le relance de la police de proximité.

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