Le procès du Mediator s'est ouvert
Son avocat le présente comme "combatif et responsable ". Jacques Servier, 90 ans, a pris place sur le banc des prévenus au tribunal correctionnel de Nanterre. C'est le premier procès pénal dans le dossier du Mediator, médicament accusé d'avoir tué des centaines de personnes. Dans les premiers instants de l'audience, un homme a brandi une pancarte avec le nom et la photo de son épouse décédée.
Ce procès résulte de l'initiative de centaines de personnes qui ont choisi la procédure de la citation directe, pour "tromperie aggravée ", contre les laboratoires Servier. Au dernier décompte, il y a 600 parties civiles. Les juges devront se prononcer sans attendre les éléments de l'instruction menée par pôle santé de Paris. Cette enquête doit être bouclée à la fin de l'année.
Cinq recours pour commencer
Maître François Honnorat, avocat d'une partie des plaignants, s'attend à "des question de procédure" mais estime que "la Cour de cassation s'est déjà prononcé. On peut refaire le match trois ou quatre fois, cela ne changera pas le problème ". Les avocats du laboratoire ont soulevé deux questions prioritaires de constitutionnalité. Ils ont déposé une question sur la compétence du tribunal, une demandé de nullité des citations directes et une demande de supplément d'information.
Le tribunal n'abordera le fond de l'affaire qu'après l'examen de ces cinq recours. Les plaignants ont choisi l'angle d'attaque de la tromperie parce qu'il permettait une procédure rapide, mais aussi pour viser le double usage du Mediator. En principe un antidiabétique, le médicament a été largement utilisé comme coupe-faim. Mais Servier n'a jamais développé cette indication de façon officielle.
Servier a-t-il dissimulé l'effet du Mediator ?
Les plaignants accusent donc le laboratoire d'avoir volontairement gardé le silence sur l'effet anorexigène du principe actif du médicament. La molécule Benfluorex diffuserait une substance à l'origine d'hypertensions artérielles pulmonaires et de valvulopathies.
Jacques Servier et quatre ex-cadres de Servier et de Biopharma, sa filiale commerciale, encourent quatre ans de prison et une amende de 37.500 euros. Servier et Biopharma risquent une amende de 150.000 euros et l'interdiction d'exercer.
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