Cet article date de plus de dix ans.

Le président malien attaque "Le Monde" qui l'accuse de corruption

Selon le quotidien, Ibrahim Boubacar Keita serait lié à un réseau de blanchiment d'argent sale, mené par l'homme d'affaires sulfureux. 

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, à Alger (Algérie), le 18 janvier 2014. (LOUAFI LARBI / REUTERS)

Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a annoncé samedi 29 mars sa décision de porter plainte contre le journal Le Monde. Dans un article du quotidien, il est écrit que "IBK" fait partie, avec d'autres chefs d'Etat africains, d'un réseau de blanchiment d'argent sale, mené par l'homme d'affaires corse Michel Tomi.

Le porte-parole du gouvernement malien, Mahamane Baby, estime que cet article "vise à salir l'honneur d'un homme, Ibrahim Boubacar Keita, dont les valeurs d'intégrité et de rigueur morale n'ont jamais été remises en cause". "C'est pourquoi, ayant pris toute la mesure de cet article, le chef de l'Etat a pris l'attache d'avocats maliens et francais afin d'étudier toutes les suites judiciaires possibles y compris en terme de mesures urgentes et à titre conservatoire", dit-il.

Soupçons de blanchiement d'argent en France 

Sous le titre "La justice sur les traces du parrain des parrains", Le Monde a écrit vendredi que plusieurs chefs d'Etat africains étaient impliqués dans le 'système Tomi'. Une information judiciaire a été ouverte en juillet 2013 par le parquet de Paris pour blanchiment aggravé en bande organisée, abus de biens sociaux et faux en écriture privée, dit-on de source judiciaire. Deux juges enquêtent sur Michel Tomi, 68 ans, qui est à la tête d'un empire industriel, soupçonné de blanchir en France une partie de l'argent gagné en Afrique et de financer des présidents africains.

Selon Le Monde, les magistrats ont demandé ce mois-ci un réquisitoire supplétif au parquet afin d'étendre leurs investigations à des faits de "corruption d'agent public étranger". Ce réquisitoire vise "IBK", président du Mali depuis septembre 2013 et activement soutenu par la France, ajoute le quotidien. L'enquête aurait débuté en 2011 dans le prolongement de l'affaire sur la tentative de prise de contrôle du cercle de jeux parisien Wagram. Trois suspects auraient trouvé refuge en Afrique, conduisant les policiers à enquêter sur Michel Tomi.

Contacté par Reuters, Me Lionel Moroni, l'avocat de l'homme d'affaires, a assuré que ni lui, ni son client n'avaient été tenus au courant d'une éventuelle information en cours. "On attend d'être convoqués pour s'expliquer", a-t-il dit, précisant que Michel Tomi n'avait plus aucun intérêt en France depuis plus de dix ans. "Sa vie est en Afrique, je ne vois pas comment on peut lui reprocher un blanchiment en France".

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