Le groupe d'intérim Adecco condamné à 50 000 euros d'amende pour discrimination à l'embauche et fichage racial
Plus de vingt ans après les faits, la sanction est tombée. Le groupe d'intérim Adecco a été condamné à 50 000 euros d'amende pour discrimination à l'embauche et fichage à caractère racial par le tribunal correctionnel de Paris, mercredi 13 mars. Le tribunal a rendu sa décision en se basant sur "un faisceau d'indices" permettant d'établir "l'existence d'un fichage ethnique et d'une discrimination" de la part de la société d'intérim à l'encontre de certains de ses employés.
Le groupe franco-suisse Adecco, ainsi que deux de ses cadres, étaient poursuivis par d'anciens salariés et des associations antiracistes pour avoir mis en place un système de discrimination fondée sur la couleur de peau, à travers le fichier "PR 4", comportant les noms d'intérimaires très majoritairement noirs.
Un "filtrage basé sur la couleur de peau"
Les prévenus, Olivier P. et Mathieu C., anciens directeurs de l'agence d'intérim Montparnasse, ont quant à eux été condamnés à 10 000 euros d'amende, dont 7 000 avec sursis. Le tribunal a reconnu leur implication dans ce "filtrage basé sur la couleur de peau" sans en avoir été à l'origine, tout en n'ayant "rien mis en place pour y mettre fin". Le parquet avait requis 50 000 euros d'amende et trois mois de prison avec sursis contre le groupe Adecco et deux de ses cadres parisiens. Adecco a déclaré à l'AFP prendre "acte de cette décision", ajoutant mener "une politique résolue de lutte contre les discriminations depuis plusieurs années".
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