La France demande l'extradition d'un proche de Kadhafi arrêté en Mauritanie
Abdallah Al-Senoussi, chef des renseignements militaires sous le régime de Mouammar Kadhafi, a été condamné à perpétuité en France en 1999.
On le croyait capturé par les autorités libyennes depuis le mois de novembre. Mais il était en réalité toujours en cavale. Abdallah Al-Senoussi, longtemps chef des renseignements militaires sous le régime de Mouammar Kadhafi, dont il est le beau-frère, a été arrêté à l'aéroport de Nouakchott, en Mauritanie, dans la nuit de vendredi 16 à samedi 17 mars.
Cet ancien pilier du régime libyen, resté fidèle jusqu'au bout à Mouammar Kadhafi, a été appréhendé par les services de sécurité mauritaniens au moment où il arrivait de Casablanca, au Maroc, par un vol régulier, alors qu'il voyageait avec un passeport malien falsifié.
CPI, Libye et France : trois demandes d'extradition distinctes
Le sort d'Abdallah Al-Senoussi est loin d'être scellé. Il est en effet réclamé par la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis un mandat d'arrêt à son encontre le 27 juin 2011, l'accusant d'avoir, "par l'intermédiaire de l'appareil d'État libyen et des forces de sécurité libyennes", commis "des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l'humanité" dès le début de la révolte anti-Kadhafi à la mi-février, en particulier à Tripoli, Benghazi et Misrata. L'ancien responsable est aussi pointé du doigt dans le massacre de la prison d'Abou Salim, où se trouvaient de nombreux prisonniers politiques, à Tripoli, et où plus d'un millier de prisonniers ont été tués dans une fusillade en 1996.
Mais le gouvernement libyen a annoncé qu'il allait demander son extradition, se disant "prêt à recevoir Abdallah al-Senoussi, à le détenir dans une prison libyenne et à le juger lors d'un procès équitable", selon un porte-parole.
La France, quant à elle, va également déposer une demande d'extradition, dans l'espoir de lui faire exécuter une peine de réclusion prononcée par contumace. Abdallah Al-Senoussi a été condamné en 1999 à la perpétuité par la cour d'assises spéciale de Paris en raison de son implication dans l'attentat du 10 septembre 1989 contre le vol UTA 772, dans lequel 170 personnes dont 54 Français avaient trouvé la mort.
Avant d'examiner toutes ces demandes, les autorités mauritaniennes ont annoncer qu'elles allaient enquêter sur Abdallah al-Senoussi. La Mauritanie "associera Interpol à l'enquête entamée" concernant Senoussi et "c'est au terme de cette enquête que le gouvernement examinera les éventuelles demandes d'extradition venant de Tripoli ou d'ailleurs", a indiqué une source policière mauritanienne.
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