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L'avocat Pierre Haïk, ténor du barreau, est mort à l'âge de 72 ans

"Pierre restera comme l'un des plus grands de notre époque. Il nous manquera terriblement", a réagi le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti sur les réseaux sociaux, dimanche.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'avocat Pierre Haïk, le 4 juillet 2016, au tribunal de Paris. (ALAIN JOCARD / AFP)

L'avocat Pierre Haïk, ténor du barreau qui a défendu Nicolas Sarkozy, Serge Dassault ou encore Charles Pasqua, est mort à l'âge de 72 ans, a annoncé dimanche 19 février sur Twitter Eric Dupond-Moretti. "Immense tristesse en apprenant la mort de Maître Haïk dont le talent a inspiré plus d'un avocat", a écrit le garde des Sceaux, lui-même ancien avocat. "Pierre restera comme l'un des plus grands de notre époque. Il nous manquera terriblement."

"Le barreau perd l'un de ses plus grands défenseurs. Nous sommes en deuil", a écrit pour sa part le bâtonnière de Paris Julie Couturier, qui a adressé ses condoléances à son épouse, Jacqueline Laffont, et à leurs enfants. "'Chaque affaire est un combat qu'il faut mener comme un boxeur. Je ne suis jamais arrivé au procès sans l'angoisse au ventre'. Nous garderons en nous l'enseignement de Pierre Haïk. Avec foi. Comme un engagement", a pour sa part tweeté le vice-bâtonnier de Paris, Vincent Nioré.

Clients prestigieux

L'avocat pénaliste, né en Algérie en 1950, était atteint depuis quelques années de la maladie d'Alzheimer. Celui qui s'était associé au début de sa carrière avec Thierry Herzog, autre star du barreau avec qui il avait défendu des braqueurs et trafiquants de drogue, était aussi un spécialiste des affaires politico-financières et un fin procédurier. Il fut l'avocat du ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, de l'homme d'affaires Alfred Sirven dans l'affaire Elf, de Michel Roussin, bras droit de Jacques Chirac, dans le dossier des emplois fictifs de la Mairie de Paris ou encore de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, qu'il défendit avec son épouse rencontrée en 1984.

Il avait aussi été le conseil, avec cette dernière, de Patrice de Maistre dans l'affaire Bettencourt ou plus récemment d'Alexandre Benalla, ex-chargé de mission à l'Elysée sous le premier mandat d'Emmanuel Macron. Mais "Pierre tenait par-dessus tout à ce que l'on continue à défendre ceux qui nous avaient fait confiance lorsque l'on avait débuté", avait déclaré au Point Jacqueline Laffont en 2020. "On est plus intelligent, au sens où l'on connaît davantage les personnes, les ressorts psychologiques, les situations, quand on sort de son monde."

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