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Qui est Pierre Haïk, le nouvel avocat de Sarkozy ?

Puisque son avocat "historique" est lui aussi mis en examen, l'ex-président a choisi un intime de Thierry Herzog. Un ténor du barreau, "avocat des voyous", dont la mission, clairement, sera de torpiller la procédure...
Article rédigé par Stéphane Pair
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Pierre Haïk, "l'avocat des voyous" © REUTERS/Thomas Richard)

Pierre Haïk, c'est un ténor du barreau, un pénaliste redouté, et réputé teigneux. Avant tout, c'est un proche de Thierry Herzog - les deux hommes sont amis de 30 ans : ils ont débuté ensemble, comme associés, en se spécialisant dans la défense des voyous, des personnalités du grand banditisme. Les juges surnommaient d'ailleurs les deux hommes les 3H, les initiales de Haïk, Herzog et Héroïne...

Aujourd'hui, si Nicolas Sarkozy fait entrer Pierre Haïk dans le dossier, s'il lui accorde sa confiance, c'est parce qu'il est un ami de Thierry Herzog ; c'est aussi parce que, comme Herzog, Haïk a l'expérience de dossier politico-financiers.

"L'avocat des voyous"

Pierre Haïk a défendu Michel Roussin, le bras droit de Jacques Chirac, dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Roussin disait de lui : "On me traite comme un voyou, je prend l'avocat des voyous" . Il a aussi défendu Jean-Marie Messier, Aldred Sirven dans l'affaire Elf, Louis Schweitzer dans l'affaire du sang contaminé, Xavière Tibéri ou Laurent Gbagbo.

Il entre aujourd'hui dans le dossier Sarkozy pour, clairement, torpiller la procédure. L'attaquer par tous les coins possibles. "C'est sa spécialité" , explique un avocat. Il travaille de concert avec sa femme, Jacqueline Lafont, elle aussi avocate, pour taper tous azimuts sur la procédure, et le travail des juges. Sa femme se charge en général du côté procédure, et lui de la stratégie.

Enfin, Pierre Haïk, c'est aussi quelqu'un, comme Thierry Herzog, qui a un caractère trempé. Du sang-froid. Un homme capable - et ce sera peut-être très utile dans les mois qui viennent - de dire non à son client, Nicolas Sarkozy, quand la stratégie de défense ne lui paraît pas la bonne.

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