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Justice des mineurs : "C'est le plus mauvais moment pour faire entrer en vigueur une telle réforme", alerte le Syndicat de la magistrature

Sophie Legrand, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature et juge des enfants à Tours, conteste sur franceinfo le projet de loi réformant la justice des mineurs, examiné en dernière lecture à l'Assemblée nationale.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des mineurs détenus à l'Etablissement pénitentiaire pour mineurs de Marseille, le 4 mars 2019. (BORIS HORVAT / AFP)

"C'est vraiment le plus mauvais moment pour faire entrer en vigueur une telle réforme", a alerté Sophie Legrand, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature et juge des enfants à Tours (Indre-et-Loire), mardi 1er décembre sur franceinfo, alors que le projet de loi réformant la justice des mineurs est examiné en dernière lecture à l'Assemblée nationale.

"La justice pénale et la justice civile des enfants, la protection de l'enfance, fonctionnent mal aujourd'hui. Et ça a été aggravé par les deux confinements, avec des suivis éducatifs qui se sont interrompus ou qui se sont déroulés uniquement par téléphone. On a des familles qui vont mal et il faut aujourd'hui rattraper tout cela", a-t-elle souligné.

"Toujours plus de répression et toujours moins d'éducation"

Avec 200 autres personnalités, professionnels de l'enfance, avocats ou encore magistrats, Sophie Legrand signe une tribune, publiée par franceinfo ce mardi, pour dénoncer "toujours plus de répression et toujours moins d'éducation". Ce Code de la justice pénale des mineurs (CJPM), porté par le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, est censé entrer en vigueur le 31 mars 2021.

Or, "ce Code dessine une accélération de la réponse pénale qui doit être apportée aux mineurs au détriment du temps de l'accompagnement éducatif", a pointé Sophie Legrand. "On est sur une accélération à moyens constants, alors que les éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse ne sont pas assez nombreux pour assurer un accompagnement éducatif efficient aujourd'hui. Et donc, si on accélère la procédure, évidemment, ce temps éducatif, on va encore moins lui permettre d'exister", a souligné la secrétaire générale du Syndicat de la magistrature.

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