Jean-Jacques Augier : des bancs de l'Ena aux îles Caïman

Jean-Jacques Augier et François
Hollande se sont connus sur les bancs de l'Ena : la fameuse promotion Voltaire.
Augier est l'un des plus brillants. Non seulement l'énarque intègre le corps
des finances, mais il est également polytechnicien.

Hollande l'appelle à son côté en 2011 pour présider l'association de
financement de la primaire socialiste. Et dans la foulée, celle de la
présidentielle. Cet homme au "sens des affaires tranchant", écrit
Le Monde, conseillera également le futur président sur la création
d'entreprise.

Entre temps, Jean-Jacques Augier est
bien vite allé faire carrière — et fortune — dans le privé. D'abord à la CGE,
où André Rousselet, un très proche de François Mitterrand, vient le chercher en
1987 pour gérer la société de taxis parisiens G7, alors au plus mal. Treize ans
plus tard, il quitte l'entreprise, remise à flot, avec un confortable parachute
doré de 11 millions d'euros. 

Homme de lettres discret

Guidé par ses goûts artistiques plus que par le désir de profits, disent ses
amis, il s'investit dans la revue Témoin de Jacques Delors et
François Hollande.
Jean-Jacques Augier multiplie également les sauvetages et relances d'entreprises : les
remorqueurs Abeille, le loueur Ada, des boucheries et plusieurs maisons
d'édition comme Balland ou POL. Militant de longue date de la cause gay, homosexuel
assumé — il est pacsé avec son compagnon chinois, il possède également le
magazine Têtu.

Au début des années 2000, ce
passionné de littérature décide d'aller ouvrir des librairies étrangères en
Chine. Il procède, dans les années 2005-2008, aux montages financiers incluant deux
sociétés basées aux îles Caïman, un montage qui lui vaut aujourd'hui d'être mêlé
au scandale des offshore leaks.