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Info franceinfo Non-lieu dans l'affaire du chlordécone : "Nous allons faire appel", annonce l'avocat historique des victimes et maire de Pointe-à-Pitre Harry Durimel

Les juges d’instruction du pôle de santé de Paris ont signé l’ordonnance de non-lieu lundi 2 janvier, dans l'enquête sur l'empoisonnement des Antilles au chlordécone. Elles estiment principalement que les faits sont prescrits.
Article rédigé par franceinfo, Stéphane Pair
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Une manifestation à Fort-de-France, en Martinique pour demander justice dans l'affaire du chlordécone, le 27 février 2021. (FANNY FONTAN / HANS LUCAS)

"Nous allons faire appel de cette ordonnance", a annoncé jeudi 5 janvier sur franceinfo Harry Durimel, maire écologiste de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et avocat historique des victimes du chlordécone, alors que les juges d’instruction ont prononcé un non-lieu dans l'enquête sur l'empoisonnement des Antilles

"Si la Cour d'appel ne nous donne pas raison, nous ferons un pourvoi en cassation. Nous sommes déterminés à aller jusqu'à la Cour de cassation et à la Cour européenne de justice pour que justice nous soit rendue", a-t-il également assuré.

"J'ai peur que le contrat social soit bouleversé par une telle injustice si elle devenait définitive."

Maire de Pointe-à-Pitre Harry Durimel

franceinfo

"Un État de droit ne peut pas dire qu'il y a un non-lieu face à une injustice d'une telle gravité", poursuit l'avocat, qui se dit également "sidéré" car "c'est par la presse" que les associations guadeloupéennes et martiniquaises ont appris le non-lieu. Les deux juges d’instruction du pôle de santé de Paris, Brigitte Jolivet et Fanny Bussac, ont signé l’ordonnance de non-lieu lundi 2 janvier. Elles l’ont adressée ce mercredi par courrier aux avocats des associations martiniquaises et guadeloupéennes. Elles estiment que la décision de non-lieu se justifie d'après elles par la difficulté de "rapporter la preuve pénale des faits dénoncés", "commis 10, 15 ou 30 ans avant le dépôt de plaintes", la première l'ayant été en 2006. 

Selon Santé publique France, plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone. Les populations antillaises présentent un taux d'incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. Le chlordécone a été interdit en France en 1990 mais ce pesticide a continué à être autorisé dans les bananeraies de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu'en 1993.

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