Il écope de 1 500 euros d'amende pour des photos de "quenelle"
L'un de ces clichés a été pris devant le mémorial des déportés de la synagogue de Bordeaux, l'autre devant un portrait d'Adolf Hitler.
Une amende de 3 000 euros, dont 1 500 avec sursis. Un homme de 28 ans a été condamné, mercredi 2 avril, pour avoir publié sur Facebook des photos le montrant en train de faire la "quenelle", le geste controversé popularisé par Dieudonné. Le prévenu, un ouvrier du bâtiment né au Maroc et se revendiquant comme un militant de la cause palestinienne, doit également verser 1 500 euros de dommages et intérêts à la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), partie civile au procès. Il était jugé par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour "provocation publique à la discrimination et à la haine raciale".
Plusieurs photos avaient été diffusées sur le réseau social entre le 28 décembre 2013 et le 7 janvier 2014, comme l'explique France 3 Aquitaine. Sur l'une, le prévenu était vu, avec une autre personne, effectuant une "quenelle" devant le mémorial de la synagogue de Bordeaux, où est inscrit le nom de 2000 juifs de la ville tués par les nazis après avoir été déportés, rapporte Sud Ouest. Une autre photo le montrait effectuant une "double quenelle" devant un portrait d'Adolf Hitler, avec la légende : "J'ai été con de me suicider, aujourd'hui je serais prix Nobel de la Paix".
Il a le "verbatim de l'antisémitisme qui ne se connaît pas"
A la barre, le prévenu, sans casier judiciaire, s'est défendu de tout antisémitisme. "Je n'ai rien contre les juifs. Sur mon Facebook, je fais attention à ne pas faire l'amalgame entre antisioniste et antisémite", a-t-il affirmé. "Ce n'était pas mon but de blesser le peuple juif". Concernant la photo devant le portrait d'Hitler, il a évoqué une "photo ironique (...) pas un geste antisémite".
"Il y a bien intention d'insulter les victimes du génocide", a plaidé Clothilde Chapuis, avocate et présidente de la Licra, estimant que le prévenu "a le verbatim de l'antisémitisme qui ne se connaît pas".
"En droit, le geste de la 'quenelle' n'est pas incriminé en tant que tel. C'est parce qu'il s'intègre dans un contexte qu'il peut être considéré (...) comme provocation à la haine raciale", a rappelé la procureure.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.