"Je me sens Charlie Coulibaly" : Dieudonné visé par une enquête pour apologie du terrorisme
"Le racisme, l'antisémitisme, le négationnisme, l'apologie du terrorisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits", a déclaré le Premier ministre Manuel Valls, lundi.
Le parquet a annoncé, lundi 12 janvier, l'ouverture d'une enquête pour apologie du terrorisme visant Dieudonné. La veille, le polémiste avait écrit sur Facebook qu'il avait participé à la marche républicaine à Paris, et avait conclu ainsi : "Je me sens Charlie Coulibaly", détournant le slogan "Je suis Charlie" du rassemblement en hommage aux victimes des attentats.
La publication a été retirée rapidement dimanche soir, mais des captures d'écran circulaient déjà sur les réseaux sociaux.
Dieudonné: "Je me sens Charlie Coulibaly". Plus d'humour & de liberté d’expression, c'est de l'apologie du terrorisme pic.twitter.com/iNY0bzKKXY
— SuperTwitto ✏️ (@SuperTwitto) January 11, 2015
Il "attise la haine et la division", estime Cazeneuve
"Ces propos sont une abjection. J'ai donné des instructions à la direction juridique et des libertés publiques du ministère de l'Intérieur pour examiner immédiatement la suite qui peut être examinée en droit", a prévenu le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, lundi matin, peu avant l'annonce du parquet.
"J'envisage de donner les suites les plus sévères à cette déclaration qui, après la manifestation d'hier, témoigne d'une irresponsabilité, d'un irrespect et d'une propension de cet individu à attiser la haine et la division", a ajouté le ministre.
"Je ne cherche qu'à faire rire"
Dans un courrier publié en ligne, Dieudonné estime être un bouc émissaire et affirme qu'"on [le] considère comme un Amedy Coulibaly alors qu['il n'est] pas différent de Charlie". "Depuis un an (...), plus de quatre-vingts procédures se sont abattues sur moi et mes proches. (...) Depuis un an, je suis traité comme l'ennemi public numéro 1, alors que je ne cherche qu'à faire rire", poursuit-il.
Dieudonné M'Bala M'Bala, 48 ans, qui a lancé récemment un parti politique avec l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, a déjà été plusieurs fois condamné pour provocation à la haine et à la discrimination raciale. Depuis un an, il est dans le viseur du gouvernement, qui avait fait interdire certaines de ses représentations fin 2013 et début 2014. Il est aussi dans le collimateur de la justice, notamment pour fraude fiscale, blanchiment, abus de biens sociaux, et pour avoir lancé un appel aux dons afin de régler ses amendes.
"Il ne faut pas confondre la liberté d'opinion avec l'antisémitisme, le racisme, le négationnisme", a alors répondu le Premier ministre Manuel Valls. Et de poursuivre : "Le racisme, l'antisémitisme, le négationnisme, l'apologie du terrorisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits."
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