Des policiers condamnés pour violences lors de contrôles d'identité à Paris : une limite à "la culture d’impunité", se réjouit l’avocat des jeunes
Trois policiers accusés de violences aggravées contre des jeunes du 12e arrondissement de Paris ont été condamnés à cinq mois de prison avec sursis et 2 000 euros de dommages et intérêt. Ils ont fait appel.
"Heureux de constater que la culture de l’impunité a trouvé une limite" devant les juges, a réagi Me Slim Ben Achour mercredi 4 avril sur franceinfo, après la condamnation de trois policiers accusés de violences aggravées contre des jeunes du 12e arrondissement de Paris.
Ces trois policiers ont été condamnés en première instance par le tribunal correctionnel de Paris, à cinq mois de prison avec sursis et 2 000 euros de dommages et intérêt pour chaque policier. Ils vont faire appel de cette décision, a par ailleurs appris franceinfo par leur avocat, Me Jérôme Andreï.
Les policiers se font appeler les "tigres"
Une plainte avait été déposée en décembre 2015 par 18 garçons et filles de 14 à 18 ans qui dénonçaient un harcèlement policier brutal lors de contrôles d'identité dans leur quartier. Les policiers appartiennent au groupe de soutien des quartiers (BSQ) du 12e arrondissement de Paris. Ils se font appeler les "tigres". Les jeunes dénoncent des contrôles sans motifs, accompagnés d'insultes, parfois racistes, de coups et pour les garçons d'humiliations lors des palpations de sécurité, gestes que leurs avocats qualifient d'agressions sexuelles.
"Les violences policières, ce n’est pas une fatalité", a poursuivi Me Slim Ben Achour, l'avocat des jeunes, qui précise que les condamnations de "ces violences ordinaires" vont "figurer sur le casier judiciaire" des policiers. "On ne peut pas considérer que les policiers se dispensent du respect de la loi eux-mêmes", a-t-il ajouté.
Dans cette affaire, un quatrième policier a été relaxé, faute de preuves. Le parquet avait requis entre trois et cinq mois de prison avec sursis contre les trois prévenus.
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