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Début du procès en appel des "tournantes" de Fontenay-sous-Bois

Le procès en appel des viols collectifs de Fontenay-sous-Bois commence ce mardi, un an après un verdict contesté.  L'histoire, c'est celle deux jeunes femmes, Nina et Aurélie, qui dénoncent les dizaines de viols collectifs qu'elles ont subis il y a quinze ans dans leur cité du Val-de-Marne. L'année dernière, 10 des 14 accusés avaient été acquittés. Les quatre condamnations avaient très légères. Mais face à l'émotion publique et au décalage entre les peines demandées et les peines prononcées, le parquet avait décidé de faire appel.
Article rédigé par franceinfo
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  (Matthieu de Martignac Maxppp)

Un an après un
verdict qui avait fait couler beaucoup d'encre, huit hommes vont être rejugés à
partir de ce mardi en appel par la cour d'assise des mineurs d'Evry dans
l'affaire des "tournantes" de Fontenay-sous-Bois.

Ils étaient quatorze
l'année dernière en première instance, soupçonnés d'avoir violé Nina et
Aurélie, âgées de 15 et 16 ans, dans des caves, des box, des appartements ou
des parties communes de cités.

A l'issue de trois
semaines d'audience à huis clos, décrites par toutes les parties comme très
tendues, la cour d'assises de Créteil avait prononcé dix
acquittements et quatre condamnations
à des peines quasiment couvertes par
la détention provisoire.

Un premier verdict que personne ne comprend

Pour les deux parties
civiles, c'est la sidération, Aurèlie n'est même pas reconnue comme victime,
Nina parle d'un cauchemar, leurs avocates d'un "naufrage judiciaire". Très vite les réactions
deviennent politiques. La ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud Belkacem,
fait part de son malaise.

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Deux jours plus tard,
le parquet décide donc de faire appel. A l'époque, Nina se dit satisfaite de
cette décision, elle attend beaucoup de ce futur procès. "J'aimerais
déjà qu'on me respecte en tant que femme. Parce que j'ai été traitée comme une serpillère,
insultée de grosse vache, de mytho, limite j'étais folle [...] c'est l'horreur
", raconte la jeune femme. Aujourd'hui, elle appréhende ce nouveau rendez-vous avec ceux
qu'elle considère comme ses bourreaux.

Du côté de la
défense, on se dit confiant, on parle d'un appel uniquement "pour satisfaire
l'émotion publique
". Que va-t-il se passer pendant plus de trois semaines
dans ce huis clos judiciaire? Les débats seront-ils aussi violents ? Aurélie
redoute tellement ces audiences que la jeune femme, aujourd'hui enceinte, ne sait
pas encore si elle va se constituer partie civile.

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