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Crash du vol Rio-Paris : une expertise met en cause les pilotes

Elle établit comme "cause directe" de l'accident la "perte de contrôle" de l'appareil liée à des "actions inadaptées" de l'équipage. La catastrophe avait coûté la vie aux 228 passagers en 2009.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un débris du vol Air France AF447 entre Rio et Paris, repêché par la marine brésilienne dans l'océan Atlantique, sur une photo publiée le 9 juin 2009. (BRAZILIAN NAVY / AFP)

Plus de huit ans après l'accident du vol Rio-Paris, la nouvelle expertise ordonnée par la justice met directement en cause les pilotes d'Air France qui se trouvaient à bord de l'appareil du vol en juin 2009. L'AFP, qui a eu accès au dossier jeudi 11 janvier, explique que la "cause directe" du crash "résulte des actions inadaptées en pilotage manuel" de l'équipage.

On apprend que "le pilotage manuel a été imposé par la déconnexion du pilote automatique consécutive au givrage des sondes" Pitot. Ce givrage des sondes est le point de départ de la catastrophe, et un élément-clé de l'enquête car il avait conduit à une incohérence des mesures de vitesse de l'Airbus A330. 

Dans les "causes indirectes", les experts listent notamment une "insuffisance d'entraînement de l'équipage au pilotage à haute altitude", un manque de formation et l'absence initiale du commandant de bord. Ils pointent également "l'ambiguïté du classement de la procédure Stall", c'est-à-dire l'alarme de décrochage qui aurait été mal interprétée par les pilotes. 

"A la limite de l'écœurement"

Ces dernières conclusions indignent les familles des victimes qui craignent de voir Airbus échapper aux poursuites. "Nous ressentons la plus grande indignation, à la limite de l'écœurement", a réagi Danièle Lamy, la présidente de l'association de victimes Entraide et solidarité AF447, jointe par l'AFP.

"Le problème des sondes Pitot est balayé, on a l'impression qu'Airbus est intouchable", s'est émue celle qui représente environ 360 proches de victimes françaises, brésiliennes et allemandes. 

C'est toujours la faute des pilotes qui ne sont pas là pour se défendre.

Danièle Lévy

à l'AFP

De son côté, Air France indique dans un communiqué ne "pas souscrire aux conclusions qui conduisent notamment à la mise en cause sévère de l'équipage disparu", dont elle entend "défendre la mémoire". 

La compagnie aérienne et le constructeur européen sont mis en examen pour homicides involontaires depuis mars 2011. La catastrophe du vol AF447 avait 228 morts, le 1er juin 2009 au large du Brésil.

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