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Christian Iacono acquitté des accusations de viols sur son petit-fils

L'ex-maire de Vence a été acquitté mercredi à son procès en révision devant les assises du Rhône pour des viols sur son petit-fils Gabriel, qui s'est depuis rétracté. Mardi, l'avocat général n'avait requis aucune peine tout en estimant qu'il y avait bien eu abus sexuels. Un "grand moment d’émotion, après 15 ans de calvaire", a déclaré Christian Iacono après son acquittement.
Article rédigé par franceinfo
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  (Christian Iacono aux assises du Rhône à Lyon le 25 mars 2015 © Radio France / Corinne Audouin)

C’est un mouvement presque imperceptible, un léger recul du corps, des mains qui se crispent sur la barre. Christian Iacono semble comme hébété lorsque le président prononce mercredi après-midi ces mots espérés depuis des années : acquittement, non coupable. Il tombe ensuite dans les bras de ses avocats, dans la salle son petit-fils Gabriel fond en larme, se retourne vers sa grand-mère et sa tante pour les étreindre, premier pas vers une réconciliation. Puis il y a les premiers mots de Christian Iacono à la sortie de la salle d’assises, sa voix étranglée pour dire "c'est un grand moment d’émotion, ça vient après 15 ans de calvaire pratiquement ". "Et je crois , dit l’ancien maire de Vence, que ça ouvre la porte vers un avenir avec un peu de bonheur dans notre famille, un petit rayon de soleil ".

Christian Iacono après son acquittement : "C'est un grand moment d’émotion, ça vient après 15 ans de calvaire".

Du coin de l’œil, intimidé, Gabriel le regarde sortir définitivement blanchi de la cour d’assise du Rhône. "Je lui pardonne, je n’ai aucune rancune", affirme Christian Iacono, avant de se diriger vers celui qui a été son accusateur pendant 11 ans. Long regard entre le grand-père et son petit-fils, et pour la première fois depuis 15 ans, Christian et Gabriel Iacono se parlent et s’étreignent, leurs visages baignés de larmes.

Gabriel Iacono : "On a 15 ans à rattraper, ça ne se fait pas en cinq minutes"

"Lui rendre son honneur, sa dignité "

Après deux condamnations, un acquittement, Christian Iacono a été acquitté mercredi devant les assises du Rhône pour des viols commis sur Gabriel. Après trois heures de délibéré, les jurés n'ont pas suivi l'avocat général qui mardi s'était dit convaincu de sa culpabilité en dépit des rétractations de Gabriel. Le magistrat avait invité les jurés à se forger leur propre avis, ne réclamant toutefois aucune peine.

"Je n'ai jamais, jamais, jamais fait de mal à aucun enfant, surtout pas à mon petit fils Gabriel ", avaient été les derniers mots de Christian Iacono mercredi après-midi avant que le jury ne se retire pour délibérer. Un peu avant, un des avocats de Christian Iacono, Me Roméo, avait déclaré : "il ne peut y avoir de 4è procès. Je vous demande de rendre cet homme à sa famille, à Gabriel, de lui rendre son honneur, sa dignité ".

Le second avocat, Me Baudoux, avait lui attaqué fort sa plaidoiri e: "15 ans de procédure, 1 révision ordonnée, des réquisitions étranges. Une certitude : c'est à l'accusation d'apporter la preuve de la culpabilité, et cette preuve ne se rapporte pas par l'amalgame, les approximations ".

Christian Iacono avait été condamné en 2009, puis en appel en 2011 pour des viols commis sur son petit-fils, Gabriel, entre 1996 et 1998. Il avait alors écopé de neuf ans de prison. La victime l'a longtemps accusé avant de se rétracter en mai 2011 dans un courrier adressé au parquet de Grasse. Avant que le scandale n'éclate en 2000, l'histoire familiale Iacono était déjà très complexe. Christian Iacono et son fils Philippe avaient des relations tendues, l'éducation de Gabriel était un sujet de discorde, le patriarche trouvant que son fils trop dur, Philippe Iacono lui parlant d'un père écrasant.

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