Ce que proposent François Hollande et Nicolas Sarkozy sur la sécurité
FranceTV2012 vous propose de découvrir jusqu'au second tour les clivages entre les programmes de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. Aujourd'hui, zoom sur les projets sécuritaires des deux finalistes.
Prévention
La prévention est le premier pilier de la politique de François Hollande en matière de sécurité, "car tout commence à l'école", explique François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat et Monsieur Sécurité de François Hollande, à FranceTV2012. Ainsi la création de 60 000 postes dans l'Education nationale est le préalable à une meilleure sécurité, selon le PS.
Pour Nicolas Sarkozy, dans sa lettre aux Français, "le problème de l'école ne relève ni des moyens, ni des effectifs" et la prévention n'est pas placée par le président-candidat au cœur de sa politique sécuritaire.
Police/Gendarmerie
Dans l'agenda présentant les réformes d'une éventuelle première année de mandat, François Hollande donne la priorité aux effectifs. Ainsi 1000 postes devraient être créés la première année dans la police et la justice. 5000 sur l'ensemble du quinquennat.
La proposition 52 décrit d'ailleurs le projet sécuritaire de François Hollande : mise en œuvre "d'une nouvelle sécurité de proximité assurée par la police dans nos quartiers et la gendarmerie dans les territoires ruraux" ; création de "zones de sécurité prioritaires où seront concentrés davantage de moyens". "Il reviendra au Parlement de définir ces zones prioritaires pour rétablir l'ordre républicain", précise François Rebsamen.
Quant à Nicolas Sarkozy, son programme ne comporte pas de réformes profondes de la police ou de la gendarmerie. Tout juste le président-candidat s'est-il montré favorable, comme il l'a annoncé jeudi 26 avril, à "une présomption de légitime défense" pour les policiers.
Une proposition formulée dans le programme de Marine Le Pen et rejetée en janvier par le ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Ce dernier expliquait qu'on ne pouvait "pas donner aux policiers le permis de tirer". Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP à l'emploi des forces de sécurité, a lui salué cette proposition. "Certains juges, quand ils ont face à eux certains policiers, oublient le principe de présomption d'innocence pour n'appliquer que la présomption de culpabilité", écrit-il dans un communiqué.
Système judiciaire
En revanche, les deux camps mettent en avant leur désir de réformer le système judiciaire. Si le projet socialiste promet "une réforme du Conseil supérieur de la magistrature" ainsi que la suppression de la Cour de justice de la République, celui de Nicolas Sarkozy projette "de réformer la justice des mineurs" et d'offrir un "droit d'appel des victimes dans les cours d'assises, en correctionnelle et lors des remises en liberté".
Concernant la justice des mineurs, le président-candidat souhaite réformer l'ordonnance de 1945. Ce que critique le camp Hollande. "Nous avons là une fuite en avant qui romprait avec les principes de 1945 du général de Gaulle et du Conseil national de la résistance", attaque François Rebsamen.
François Hollande a également une approche différente du droit des victimes. "Il faut cesser d'instrumentaliser les victimes pour justifier une politique du tout répressif", juge le M. Sécurité du candidat socialiste qui propose la création d'un fonds d'indemnisation des victimes afin qu'il y ait "réparation" quand cela est nécessaire.
Sanctions
Sur les sanctions, les deux projets ont des philosophies radicalement différentes. Dans son projet, François Hollande envisage un retour sur les peines planchers, l'exécution effective de toutes les peines car "il y a 120 000 peines non-exécutées", ainsi que le doublement du nombre de centres éducatifs fermés et le développement des internats scolaires ou de l'utilisation des bracelets électroniques. "Des réponses alternatives", dixit François Rebsamen.
A l'UMP, dont le projet propose la possibilité de "travaux de réparation dès 12 ans", le volet sécurité envisage la suppression des réductions et aménagements automatiques des peines de moins de deux ans. De même, Nicolas Sarkozy souhaite interdire la conditionnelle avant que les deux-tiers de la peine ne soient effectués et propose de porter le nombre de places de prison à 80 000.
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