Attentat déjoué : questions autour de la Syrie et d'Aulnay-sous-Bois
L'enquête sur les attentats déjoués contre deux églises de Villejuif se concentre notamment sur un éventuel commanditaire et de possibles complicités et aide logistique. Des recherches pourraient prendre le chemin de la Syrie et mener aussi la police en Seine-Saint-Denis, à Aulnay-sous-Bois où le suspect avait récupéré des armes dans une voiture.
Qui a guidé Ghlam vers la voiture ?
Tous les détails de l’approche de cette voiture, une Mégane, ont été fournis à Sid Ahmed Ghlam par des messages depuis son smartphone, des sms envoyés semble-t-il depuis la Syrie. La voiture abritait plusieurs fusils automatiques, des chargeurs approvisionnés, un gilet tactique, un gilet pare-balles, autrement dit un stock suffisamment puissant pour mener une attaque. Cette voiture préparée et livrée en quelque sorte à Aulnay-sous-Bois constitue un élément important de l’enquête.
Très récemment, lors des attentats de Charlie Hebdo, le nom de cette ville avait déjà été cité. Deux complices présumés d’Amédy Coulibaly, les frères Belhoucine, en fuite en Syrie, ont habité et travaillé à Aulnay.
La brigade criminelle a cherché d’éventuelles connexions locales entre les deux frères et d’autres individus radicalisés, sans que l’on sache si l’enquête a permis de repérer des relais sur Aulnay-sous-Bois.
Inquiétude sur l'existence d'un "mentor"
Le procureur de Paris, François Molins, a évoqué mercredi les "modalités de commission d'un attentat " avec une personne "pouvant se trouver en Syrie ". Et c'est cette personne qui lui a demandé "explicitement de cibler particulièrement une église".
Pour Claude Moniquet, un ancien de la DGSE qui dirige aujourd'hui l’European Strategic Intelligence and Security Center, des messages " d'une personne qui semble être son mentor " ont été découverts. "Ce qui est inquiétant dans cette affaire c'est qu'apparemment son interlocuteur lui procure ses armes. Il lui dit rend toi dans telle rue, tu verras une voiture dont les portes sont ouvertes, les armes sont à l’intérieur. "
Et pour lui, cela signifie "qu'au-delà de personnes prêtes à passer à l'acte, et qu'ils détectent et recrutent, les gens de l'Etat islamique auraient des structures logistiques en Europe et les moyens de procurer des armes aux djihadistes qui voudraient sortir de l'ombre..."
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