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Attentat déjoué à Marseille : deux hommes condamnés à 24 et 28 ans de réclusion

Ils étaient accusés d'avoir projeté un attentat à Marseille pendant la campagne présidentielle de 2017. Huit autres accusés ont reçu des peines allant de deux à 13 ans de réclusion.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Palais de Justice de Paris, le 2 février 2023. (AMAURY CORNU / HANS LUCAS)

Deux hommes accusés d'avoir projeté un attentat à Marseille pendant la campagne présidentielle de 2017 ont été condamnés à 24 et 28 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises spéciale de Paris, dimanche 3 décembre. Cette condamnation est assortie d'une période de sûreté des deux tiers.

L'accusation avait requis la peine maximale prévue par la loi, soit 30 ans, à l'encontre de Clément Baur et Mahiedine Merabet, jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Selon l'accusation, ils auraient cherché à contacter le groupe Etat islamique via la plateforme Telegram pour lui transmettre une vidéo d'allégeance et de revendication. Mais c'est chez un agent infiltré de la DGSI que leur vidéo avait atterrie.

Elle montrait des dizaines de munitions disposées sur une table de manière à écrire "la loi du talion", au côté d'un fusil-mitrailleur, d'un drapeau de l'EI et la une de l'édition du Monde du 16 mars 2017, avec une photo du candidat LR à la présidentielle, François Fillon, ainsi que des photos d'enfants victimes de bombardements en Syrie.

Un "passage à l'acte imminent"

Les deux hommes avaient été interpellés à Marseille cinq jours avant le premier tour de l'élection présidentielle de 2017. Dans leur planque, la police avait découvert plus de 3,5 kg de TATP, un explosif artisanal prisé des jihadistes, un fusil mitrailleur Uzi chargé, trois pistolets, des centaines de munitions, un gilet tactique, un couteau de chasse, une caméra GoPro... De quoi commettre un carnage et le filmer, selon l'accusation.

Le "passage à l'acte" de Clément Baur et Mahiedine Merabet était "imminent", ont assuré les représentantes du parquet. Parmi les recherches effectuées sur internet par les deux hommes figuraient des termes comme "sauna gay", "club libertin", "bar FN", "meeting Le Pen Marseille", "bar américain", "restaurant casher"... "Autant de cibles qui répondaient aux objectifs de l'Etat islamique", a souligné l'une des avocates générales.

Aucune cible clairement définie

"Il n'y a jamais eu de projet d'attentat", ont affirmé les deux accusés à l'audience. Aucune cible n'a pu être clairement définie au cours du procès. Les avocats des deux principaux accusés avaient mis en garde la cour contre le risque d'une "erreur judiciaire" en condamnant leur client à "une peine de dissuasion". "Le parquet veut me priver de la vie. Moi, je n'ai privé personne de sa vie", avait déclaré Clément Baur.

Parmi les dix autres accusés (dont un en fuite), la cour a prononcé deux acquittements et des peines allant de deux ans, assortie d'un an de sursis, à 13 ans de réclusion criminelle. Un seul de ces accusés, condamné à six ans de détention, a été mis sous mandat de dépôt à l'issue de l'audience. Les condamnés ont dix jours pour faire appel.

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