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Affaire Outreau : Chérif Delay s'accuse de meurtre

Fils de la condamnée Myriam Badaoui, il a affirmé aux gendarmes avoir tué une petite fille sous la menace à la fin des années 1990.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Chérif Delay, le 13 mai 2011 devant son ancien foyer à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). (DENIS CHARLET / AFP)

Douze ans après avoir été révélée, l'affaire d'Outreau occupe toujours les enquêteurs. Ex-enfant violé et fils d'une condamnée de l'affaire, Myriam Badaoui-Delay, Chérif Delay s'est accusé en septembre d'avoir tué une petite fille à la fin des années 1990 sous la menace d'acquittés d'Outreau, révèle l'AFP jeudi 3 janvier. Un avocat de l'affaire estime que son témoignage doit être pris avec "prudence".

Le dossier de pédophilie d'Outreau avait éclaté en février 2001 et défrayé la chronique. Il avait abouti à un fiasco judiciaire, après deux procès aux assises en 2004 et 2005. Treize des dix-sept accusés ont été acquittés, après parfois trois ans de détention provisoire.

Un meurtre en présence de "deux acquittés d'Outreau"

Chérif Delay, fils de l'accusatrice mythomane Myriam Badaoui-Delay, "est allé déposer à la gendarmerie" au mois de septembre dernier, selon une source proche du dossier. Le jeune homme, aujourd'hui âgé de 22 ans, a affirmé aux enquêteurs avoir été "obligé, sous la menace, de tuer la petite fille après qu'elle a été violée", selon cette source, en juillet 1998, "le soir de la victoire de la France en Coupe du monde", alors qu'il était âgé de 8 ans.

Selon Chérif Delay, les faits se seraient déroulés dans l'appartement de ses parents, en présence de son beau-père et de "deux acquittés du procès d'Outreau", ajoute cette source. Le parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) a bien reçu cette déposition qui est "à l'étude", a indiqué sans plus de précision une source judiciaire.

Une accusation à prendre "avec prudence"

"Cela ne me surprend qu'à peine, c'est un jeune homme qui a été globalement traumatisé par cette affaire", a réagi Julien Delarue, avocat en appel des Legrand père et fils, deux des acquittés, qui a appelé à "rester très prudent" dans la manière d'interpréter ces propos et de les recueillir. 

Dans son livre sorti en 2011 et intitulé, Je suis Debout, le jeune homme réaffirmait avoir été violé par neuf adultes, "même si seulement quatre ont été condamnés", note 20 minutes.fr. "Je ne suis pas un mythomane : j'ai des cicatrices, mais le fait d'avoir subi des abus ne fait pas de moi un fou", avait-il déclaré, interrogé par Le Parisien.fr. Le reconnaissant comme "une victime", les acquittés avaient nié ces accusations. 

Des menaces de mort envoyées à l'un des acquittés

En juin 2011, le jeune homme avait écopé d'un rappel à la loi pour avoir menacé de mort sur Facebook l'un des acquittés, Franck Lavier. "Il a reconnu les menaces et les a même revendiquées", avait souligné une source proche de l'affaire, interrogée par Le Parisien. Six mois plus tard, le quotidien régional La Voix du Nord indiquait que de nouvelles menaces émanant du jeune homme avaient été reçues par Franck et Sandrine Lavier, lesquels avaient décidé de ne pas porter plainte. 

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