Affaire Bettencourt : Nicolas Sarkozy mis en examen pour abus de faiblesse

Une entrée très discrète, une sortie beaucoup moins. Peu avant 22 heures, Nicolas Sarkozy a quitté le palais de justice de Bordeaux, à bord d'une voiture roulant à vive allure.

Son avocat a fait savoir, juste après, que l'ancien président était mis en examen pour abus de faiblesse - lors de sa dernière audition par le juge, le 22 novembre dernier, il n'avait été placé que sous le statut de témoin assisté.

Une décision confirmée dans la soirée par le parquet de Bordeaux dans un communiqué : "Au terme de cet acte, M. Nicolas Sarkozy, qui bénéficie de la présomption d'innocence - s'est vu notifier une mise en examen du chef d'abus de faiblesse commis en février 2007 et courant 2007 au préjudice de Mme Liliane Bettencourt Schuller ".

"Une décision incohérente injuste "

Son avocat, Thierry Herzog, parle d'une "décision incohérente et injuste" et annonce qu'il va "former immédiatement un recours" auprès de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux "pour demander la nullité de cette mise en examen" .

Me Herzog précise que son client reste sous le statut de témoin assisté pour les faits d'abus de faiblesse qui auraient été commis contre Mme Bettencourt en 2008, et pour les faits de recel qui auraient été commis les 19 janvier et 5 février 2007. Il n'est mis en examen que pour l'unique rendez-vous qu'il concède, en février 2007.

Confrontation avec le personnel des Bettencourt

Un ancien président mis en examen dix mois après avoir quitté l'Elysée... Nicolas Sarkozy était arrivé dans l'après-midi à Bordeaux pour y être confronté avec au moins quatre membres du personnel de maison des Bettencourt. Le majordome, tout d'abord ; puis trois autres personnes, au moins...

Le juge Jean-Michel Gentil cherche à savoir si, quand et combien de fois Sarkozy serait passé au domicile des Bettencourt. Une seule fois, a déjà dit l'ancien président. Il a rencontré André Bettencourt peu de temps avant sa mort. Et celui-ci ne lui a pas donné un sou, assure-t-il.

Après les confrontations, il semble que Nicolas Sarkozy ait été à nouveau entendu par le juge. C'est là que ce dernier lui a signifié sa mise en examen.