Journée des droits de la femme : le lent processus de féminisation des métiers

Au début du siècle dernier, les femmes exerçant un métier réservé aux hommes étaient mal perçues par la société. Ces pionnières faisaient face à des nombreux préjugés. Se faire commander par une femme est un acte "contre-nature", témoigne un homme dans une vidéo d'archive. Contre-nature ou pas, quand ces messieurs sont partis au front, il a bien fallu des femmes pour faire tourner la machine de guerre. Dans les champs et les usines, elles se substituent en masse à leurs père et maris. Celles qui fabriquent des obus gagnent le surnom de "munissionnettes". En 14-18, ces femmes ont ouvert la voie.

« Le plaisir du guerrier »

Le processus de féminisation se poursuit dans les années 1960. Mais une femme qui conduit un bus étonne, voire agace, les usagers. Gisèle Picot, l'une des rares femmes ingénieure des travaux publics était difficilement acceptée. Francis Bouygues, le fondateur du groupe éponyme, avoue avoir hésité avant de la recruter. Il craignait que cette mère de famille délaisse son mari : "Elle ne peut pas lui apporter autant que si son seul rôle est de lui apporter le plaisir du guerrier", témoigne-t-il en 1965. Même dans des milieux réputés plus ouverts comme la médecine, les femmes ont lutté pour se faire une place. Neuf décennies plus tard, on compte des femmes au sein de la police, de l'aviation et même de la garde rapprochée des présidents. Et la première femme présidente de la République, c'est pour quand ?