Journée de la Femme: les inégalités sont tenaces
Selon une étude de l’INSEE de décembre dernier, les femmes occupent encore aujourd’hui des emplois où elles disposent de moins de marges de manœuvre que les hommes.
Elles exercent moins souvent des responsabilités hiérarchiques et accèdent moins facilement à des formations.
Ces chiffres sont en partie biaisés par le fait que les femmes sont
beaucoup plus souvent en temps partiel. Mais même en limitant la comparaison aux salariés à temps complet, les femmes touchent encore 19% de moins, selon cette étude.
Et si on ne compare que des hommes et des femmes ayant des caractéristiques très proches (postes, expérience, diplômes, secteur d'activité, etc.), la différence reste de près de 10%.
Plus de 80% des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes et 30% des actives ayant un emploi sont à temps partiel (contre 6% des hommes actifs).
_ Quant au plafond de verre qui empêcherait l'accès à certains postes pour les femmes, il semble aussi bien réel. Les entreprises privées ne comptent que 17% environ de femmes dirigeantes, un taux inférieur à 10% dans le cas des entreprises de plus de 200 salariés (selon des chiffres de 2009).
40% des postes de direction réservés aux femmes
Dans un rapport remis aujourd’hui au président Nicolas Sarkozy, la députée UMP Françoise Guégot préconise de légiférer pour que 40% des postes de direction dans la Fonction
publique soient réservés aux femmes.
Cet objectif devra être atteint par étapes successives, d'ici 2017.
En cas de manquement aux règles sur la parité, Mme Guégot propose de “neutraliser”, c'est-à-dire de bloquer, une nomination ou une promotion.
Si elle compte sur la loi pour imposer 40% de femmes, elle recommande aussi la négociation de “chartes de gestion du temps” visant à concilier vie familiale et vie professionnelle.
_ L'élue propose également de désigner “de façon un peu contrainte” une personne référente dans chaque administration, “des délégués ou des chargés de mission” désignés pour veiller au respect de la parité.
Double journée de travail
Des inégalités professionnelles qui trouvent souvent leur origine dans la sphère privée.
L’arrivée d’un enfant pèse lourdement sur les carrières des femmes : alors que le taux d’activité des hommes reste stable quel que soit le nombre d’enfants, celui des mères chute à 64 % avec un ou deux enfants de moins de 12 ans et 40 % avec trois.
Selon une enquête de l'Institut national d'études démographiques (INED), publiée en 2009, les femmes continuent d'assurer près de 80 % des tâches domestiques.
Des données confirmées en juin 2009 dans un rapport publié par Brigitte Grésy, Inspectrice générale des affaires sociales.
Elle travaille en ce moment sur un autre rapport confié par le ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale sur “la participation des hommes aux responsabilités parentales”.
Le dossier sur les inégalités hommes / femmes va également s’inviter dans la prochaine campagne pour la présidentielle.
Parité, égalité salariale, lutte contre les stéréotypes: le réseau féministe “Laboratoire de l'Egalité” souhaite faire signer un pacte aux candidats à l'élection présidentielle sur l'égalité entre
les sexes.
_ Le réseau souhaite notamment une réforme du congé parental et un rallongement du congé paternité “pour mieux impliquer les pères et ne plus pénaliser la vie professionnelle des mères”.
Mikaël Roparz
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