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Journée d'action dans l’Education : 1 enseignant sur 2 en grève

Les enseignants, les lycéens et l'ensemble des fonctionnaires sont appelés aujourd'hui à la mobilisation contre les dizaines de milliers de suppressions de postes prévues à la rentrée prochaine. Appel bien suivi dans l'Education : dans les écoles primaires, 63% d'enseignants sont grévistes selon les syndicats, 46% selon le ministère.
Article rédigé par franceinfo
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Cinq fédérations d’enseignants ont appelé à la mobilisation. Mais aussi deux syndicats de lycéens, trois organisations étudiantes, des syndicats d’enseignants du privé, de la filière professionnelle et une intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche. Appel largement suivi : dans le primaire, le syndicat majoritaire (SNUipp-FSU) décompte 63% de grévistes au plan national (46% selon le ministère), "plus de 55%" dans les collèges et lycées (39% selon le ministère).

Plus largement, les 5,2 millions d’agents des trois fonctions publiques (Etat – Douanes, Finance, Culture, Equipement –, territoriale et hospitalière) étaient appelés à cesser le travail par la plupart des syndicats. Selon le ministère de la Fonction Publique, 28,8% des agents se sont mis en grève aujourd'hui, contre 20,6% le 24 janvier,
dernière journée de grève des fonctionnaires.
_ Des appels à la grève ont également été lancés à La Poste, l’ANPE, France Telecom, Météo France et France 3.

58.000 suppressions de postes sur deux ans

La Fonction publique compte environ 2,5 millions d’agents, dont près d’un million dans le seul secteur de l’Education. Confronté à un déficit public abyssal, le gouvernement, qui prône une "révolution culturelle" dans la Fonction publique, a prévu 22.900 suppressions de postes au budget 2008. Quelque 35.000 sont annoncées pour 2009. L'Education, où 11.200 postes seront supprimés au budget 2008, paye le plus lourd tribut. De nombreuses écoles devraient rester fermées aujourd’hui.

Pourtant, l’objectif d’un service minimum d’accueil (SMA) à l’école est maintenu. Sur le principe, il est approuvé par 60% des Français, selon un sondage CSA publié mardi. Mais pas par les municipalités, en particulier les grandes villes (majoritairement à gauche), qui invoquent des problèmes d’organisation et de responsabilité juridique pour refuser la mise à disposition de leurs agents.

"Nous avons non seulement la grève des professeurs mais aussi la grève des maires socialistes", dénonçait hier Xavier Darcos. Pourtant, après avoir été expérimenté dans 2.000 communes en janvier, le SMA devrait l’être aujourd’hui dans 3.000 (sur 22.500 communes ayant une école).

Recours à la loi

Et pour favoriser l’organisation du SMA, Xavier Darcos n’exclut pas un recours à la loi, qui obligerait les enseignants grévistes à se déclarer 48 heures à l’avance. C’est l’enjeu des discussions "tendues" menées actuellement avec les syndicats. "J’espère que je n’arriverai pas à la loi, que je ne serai pas obligé, mais s’il le faut je le ferai", a insisté le ministre de l’Education, assurant qu’"à la fin du quinquennat, le service minimum d’accueil se sera imposé". Rappelons que le SMA sera financé par la journée de salaire des personnels de l’Education grévistes.

Gilles Halais avec agences

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