Etats-Unis : la fin du droit constitutionnel à l'avortement constitue une menace pour les minorités selon des experts de l'ONU
Le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale évoque l'"impact disparate" de cette décision, qui affecte davantage "les minorités raciales, les femmes autochtones et les personnes à faible revenu".
La décision de la Cour suprême de révoquer le droit constitutionnel à l'avortement aux Etats-Unis, le 24 juin, aura un impact disproportionné sur les minorités, alertent mardi 30 août des experts de l'ONU.
Le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd) s'est dit "profondément préoccupé" par la décision de la Cour suprême, qui a enterré un arrêt garantissant depuis près d'un demi-siècle le droit des Américaines à avorter, et a permis à plusieurs Etats d'interdire l'IVG.
Le comité souligne "l'impact profondément disparate" de la révocation du droit constitutionnel à l'avortement "sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des minorités raciales et ethniques". "Cette décision est très malheureuse", a déclaré l'experte sud-africaine Faith Dikeledi Pansy Tlakula. Elle a appelé les autorités américaines à remédier à cet "impact disparate (...) sur les minorités raciales, les femmes autochtones et les personnes à faible revenu". Washington doit également "prendre des mesures pour atténuer le risque de poursuites pénales" à l'encontre des femmes souhaitant avorter et de ceux qui les aident à le faire, a-t-elle ajouté.
Le Cerd alerte sur les inégalités raciales
Il s'agissait de la première évaluation du bilan américain depuis 2014. Les experts du Cerd ont également dressé une liste de questions sur des sujets les préoccupant, tels que le profilage racial, les violences policières excessives et l'accès inégal à l'éducation, au logement et à un environnement sain aux Etats-Unis.
Lors d'audiences publiques début août, les experts ont pour la première fois abordé la question des réparations. Les défenseurs des droits humains estiment que l'héritage de l'esclavage et les périodes ultérieures, marquées par l'exploitation, la ségrégation et la violence continuent d'être visibles, au travers notamment des politiques dans les domaines de la santé, de l'éducation et du logement. Les experts ont exhorté Washington à créer une "commission chargée d'étudier et de développer des propositions de réparations pour les Afro-Américains".
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